La soudure industrielle, une activité d’avenir
La Forgerette tourne à plein régime depuis 2010. La petite société de métallurgie installée à La Chapellesur-Chézy, dans l’Aisne, est tenue d’une main de fer par son fondateur, Gilles Courtois. Le souci de la qualité permet à l’artisan d’afficher un carnet de commandes bien rempli.
Je voulais prendre mon indépendance et devenir mon propre patron. J’ai décidé de créer la Forgerette », explique Gilles Courtois. Un choix courageux car l’artisan avait déjà tenté l’aventure entrepreneuriale et, suite au nonrecouvrement d’une importante créance, il avait été contraint de déposer le bilan. « C’est le risque des affaires », déplore l’entrepreneur. Confiant en sa capacité à se constituer une nouvelle clientèle avec près de 40 ans d’expérience dans la confection de pièces métalliques pour l’industrie, il fonde sa nouvelle société en 2010. « Cette profession est devenue une passion : il faut être passionné pour se lever à 5h et finir ses journées vers 19h, week-end compris », remarque l’artisan.
Un métier de précision
Plutôt éloignée de l’image sale et grossière des métiers de la métallurgie, la profession de découpeur et de soudeur nécessite un grand sens de la précision, des connaissances pointues en physique et en mathématiques, ainsi qu’en dessin industriel. « Je fabrique des pièces
pour l’industrie de la géothermie et du pétrole », précise Gilles Courtois. Dans un premier temps, il se rend chez le donneur d’ordres pour prendre connaissance des besoins et mène ensuite une étude et réalise les plans avec un devis. « En fonction du besoin, il faut choisir les bons matériaux – acier ou inox – et la bonne technique de soudure pour rendre la pièce plus résistante à l’usure. Je dois être capable de proposer la solution la plus adaptée. » Le savoir-faire de la Forgerette dépasse les limites de l’Aisne et permet à la société d’être contactée par des entreprises des autres départements picards et même de la région parisienne ou de Dijon. « Je fonctionne par le bouche à oreille… » Avec un carnet de commandes bien garni, le dirigeant est confiant en l’avenir et pense dépasser les 200 000 euros de chiffre d’affaires cette année, contre 184 000 en 2015.
La disparition du savoir-faire
L’artisan a rencontré des difficultés pour embaucher du personnel compétent : « Les jeunes se désintéressent des métiers de la métallurgie. C’est vrai que le métier est physique et difficile, mais on a la satisfaction de transformer la matière, de créer des produits. » Diplômé d’un CAP d’ajusteur et d’un BTS en chaudronnerie, Gilles Courtois regrette la disparition de certaines formations et d’un savoir-faire. Pour autant, il ne souhaite pas accueillir d’apprentis dans sa structure, faute de temps : « Avec un salarié supplémentaire, je pourrais former un apprenti, mais les charges qui pèsent sur les entreprises sont trop élevées pour embaucher davantage. »