La société Poly crée des emballages écoresponsables et réutilisables
Au sein d'un ancien bâtiment de La Redoute, le campus EuraTechnologies de Roubaix, dit Blanchemaille, rassemble un écosystème e-commerce, RetailTech et PropTech sur 13 000 m² comprenant un incubateur, un accélérateur de start-up et un hôtel d’entreprises numériques. Parmi ses résidents se trouve Poly, une start-up spécialisée dans la conception d’emballages écoresponsables et réutilisables pour les professionnels et les particuliers, «la première marque» du genre selon ses dirigeants. Rencontre.
Si l’histoire débute officiellement en août 2019, l’idée est apparue à Rémy Denecker deux ans plus tôt, lors des fêtes de fin d’année. A l’époque, notre ingénieur de formation travaillait sur une technologie innovante permettant, grâce à une éolienne, de récupérer le souffle généré par le passage des véhicules sur les routes pour le transformer en électricité, via la société Wind Maker. Arnaud Noiret le rejoint dans l’aventure en 2018. Les deux associés développent Poly en parallèle, pour ensuite s’y consacrer pleinement avec l’arrêt du projet Wind Maker faute de rentabilité.
Une alternative au papier cadeau
Originaux, durables, simples à réaliser, ludique et 100% made in Hauts-de-France (à partir de carton recyclé), tels sont les atouts de leurs emballages mis en avant par les codirigeants de Poly. Et sa vocation est claire : remplacer le traditionnel papier cadeau par un emballage esthétique qui cache parfaitement les formes du cadeau et écologique puisque recyclable et transformable en abat-jour, cache-pot ou boîte à bijoux par exemple. «Nous sommes la première marque spécialisée dans la conception d’emballages écoresponsables et réutilisables pour les professionnels et les particuliers, assure Arnaud Noiret. Rémy a travaillé sur le développement des trois premières formes, l’étoile, le coeur et le diamant, inspirées de l’origami, puis nous avons lancé une première campagne de crowdfunding sur la plateforme Kickstarter en 2019. Cela n’a pas fonctionné, mais la campagne a été riche en enseignements sur les produits, notre communication, etc.»
Dès lors, les codirigeants repensent les trois modèles d’emballage, que ce soit la taille, les couleurs et les tarifs, et lancent quelques semaines plus tard une deuxième campagne de financement participatif sur Ulule. L’objectif quant au nombre de préventes est explosé et l’aventure prend une nouvelle tournure… avant une année 2020 compliquée, comme pour beaucoup d’entrepreneurs. «On voit aujourd’hui le bout du tunnel, se réjouit Rémy Denecker. Nous avons revu notre stratégie commerciale uniquement autour des professionnels, notamment car il est compliqué pour le moment d’intégrer la grande distribution.»
Des perspectives de croissance positives
Une stratégie qui porte ses fruits puisque les produits conçus par Poly ont séduit la direction de l’entreprise Lou Berret, qui conçoit et commercialise des colis gastronomiques pour les collectivités. «Ils ont adhéré à notre concept, qui sort du lot, et de notre côté nous avons adapté notre offre à leurs besoins et repensé le diamant pour en faire un colis gastronomique», explique Arnaud Noiret. En parallèle, la start-up nordiste axe son développement sur le marché des cavistes et des grossistes. «On casse les codes dans les limites du réalisable, ajoute Rémy Denecker. Et beaucoup d’applications sont possibles… Les perspectives sont donc positives.»
Et si dans un futur proche ou lointain la société commercialisait ses produits à l’étranger, la politique de croissance durable inscrite dans son ADN ne serait pas pour autant remise en question, bien au contraire, puisque les codirigeants de Poly favoriseraient la production locale afin de réduire l’empreinte environnementale.
Des emballages made in Hauts-de-France
En effet, le lieu de production et le lieu de transformation du carton utilisé pour la fabrication des produits de Poly sont séparés par moins de 70 kilomètres. L’usine de cartonnerie (certifiée FSC® - gestion durable des forêts), les Cartonneries de Gondardennes, est implantée à proximité de Saint-Omer, le carton étant ensuite transformé par un prestataire spécialisé basé sur la métropole lilloise. Et, bien entendu, l’ensemble des modèles sont développés à Roubaix par Rémy Denecker et Arnaud Noiret qui déposent les dessins des patrons auprès de l’INPI (Institut national de la propriété industrielle) pour se protéger des éventuelles copies.