La Socarenam lance la construction d'un patrouilleur nouvelle génération

Vendredi 10 janvier, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition Écologique et de la Pêche, était une nouvelle fois en déplacement à Boulogne-sur-Mer. Parmi ses visites et rencontres avec les professionnels de la pêche, ele a fait étape chez le constructeur naval Socarenam. L'occasion de lancer symboliquement le chantier d'un patrouilleur hauturier à assistance vélique, destiné aux affaires maritimes. Ce navire sera ainsi utilisé pour protéger les intérêts nationaux notamment dans le domaine de la pêche. Il sera également un outil pour faire respecter les règlements environnementaux, lutter contre le narcotrafic et viendra porter assistance aux personnes en danger.

Un contrat de 25 millions d'euros

«Je suis heureuse que vous ayez emporté cet appel d'offres, a souligné la Ministre à l'attention de Mathieu et Charles Gobert, respectivement PDG et directeur général de la Socarenam depuis un an. Ici, il y a des compétences rares. Ce projet montre comment l'État sait porter des activités régaliennes y compris dans l'écologie pour protéger les ressources naturelles. C'est aussi un soutien de l'innovation française au service de l'écologie». Ce à quoi a répondu Mathieu Gobert : «Ce programme est lancé grâce au soutien de l'État. Ainsi, des sociétés comme la nôtre maintiennent l'emploi et développent des compétences inédites».

Cette commande, qui représente 25 millions d'euros, a de quoi donner le sourire à la PME et à ses 250 salariés, dont 120 sont basés à Boulogne-sur-Mer. «Ce chantier, c'est 100 000 heures de travail sans compter les interventions d'autres acteurs, pour une livraison d'ici deux ans et demi, a constaté Mathieu Gobert. On va devoir s'étoffer avec un peu plus de salariés et adapter la plate-forme technologique avec des études spécifiques. C'est notre spécialité de savoir construire tout type de navire avec une diversité de produits».

Des commandes pour les deux prochaines années

Le nouveau patrouilleur affichera une longueur de 54 mètres pour une largeur d'environ neuf mètres. D'un tirant d'eau faible, il sera en mesure de s'approcher sans difficultés des côtes. L'État avait émis le souhait que des solutions soient mises en place pour diminuer fortement l'empreinte environnementale. C'est chose faite avec une motorisation hybride, des filtres à particules, des panneaux électriques et une voile rétractable de 170 m² qui peut être déployée dans 90% du temps de navigation. «Ce sont des milliers de tonnes de carbone en moins pour une vitesse de 17 nœuds», a ajouté Mathieu Gobert.

Mais ce n'est pas le seul chantier pour l'entreprise. Six patrouilleurs océaniques sont en cours de construction pour les territoires outre-mer français (trois déjà livrés en Polynésie). Un autre navire va être livré à la Marine belge. De quoi remplir le carnet de commandes de la Socarenam pour les deux prochaines années.