La Socarenam a construit un bac amphidrome pour la Gironde

Le Sébastien-Vauban, construit par la Socarenam pour le conseil général de Gironde, a quitté Boulogne-sur-Mer par ses propres moyens, le 27 mars, pour rallier Blaye cinq jours plus tard. Ce bac amphidrome assurera la traversée de la Gironde entre Blaye et Lamarque.

Le bac est capable de transporter 40 véhicules légers et 300 passagers.
Le bac est capable de transporter 40 véhicules légers et 300 passagers.

Le Sébastien-Vauban (un nom évidemment choisi en raison de la citadelle Vauban à Blaye, la «sentinelle de Bordeaux») vient compléter la flotte du service maritime départemental de Gironde, uniquement composée de bateaux neufs. En 2002, La Gironde, un amphidrome de 80 mètres construit à Bilbao, avait été mis en service entre Le Verdon et Royan. En 2009, L’Estuaire (78 mètres) destiné à la même ligne, avait été livré par le chantier Piriou à Concarneau. Il ne restait plus qu’à moderniser la ligne Blaye-Lamarque et à remplacer le Côtes de Blaye mis en service en 1970. A mi-parcours de l’estuaire, cette liaison maritime importante permet aux habitants du Nord-Gironde d’accéder directement au Médoc sans avoir à faire le grand tour par le pont d’Aquitaine. Chaque année, 150 000 voyageurs et 120 000 voitures effectuent cette traversée qui dure vingt minutes.

D.R.

Le bac est capable de transporter 40 véhicules légers et 300 passagers.

Treize millions d’euros. L’appel d’offres a été gagné par le chantier boulonnais. Etudes, construction et essais ont duré près de deux ans. Réalisée par le site malouin de la Socarenam, la coque a été remorquée vers le port de Boulogne en juillet 2013 pour y être armée. Long de 60 mètres, ce navire est capable de transporter 40 VL et 300 passagers, ou quatre autobus et 20 VL, qui accèdent par les flancs. Il comporte un pont supérieur et un autre couvert, destiné aux passagers. Même s’il rentre à quai chaque soir, il dispose aussi d’une petite partie d’habitation pour les six membres d’un équipage mixte, et notamment de deux cabines. Il possède trois ensembles de propulsion principale : deux moteurs Caterpillar de 850 chevaux fournis par Eneria à l’arrière, deux propulseurs Schotel, un groupe électrogène Eneria de 675 kilovoltampères et un moteur électrique Enag de de 390 kVA à l’avant. «Cela lui procure une très grande maniabilité», explique Frédéric Noël du bureau d’études interne à la Socarenam.

Pour équiper le bac, le chantier a recouru à de très nombreux sous-traitants, la plupart locaux : Valoutil et Noyer Safia (fourniture industrielle), Accastillage diffusion (accastillage), Alprech filets et Uninautic (cordages), Nicodème et Aciers du Littoral (acier), Desenfans (sanitaires), Frans Bonhomme (PVC), Mondial Navys (anodes), Rexel (électricité), ITL (isolation), Bureau Veritas (certification)…

Ce n’est qu’à l’issue des essais dans la Gironde qu’il sera remis à son exploitant. Avant son départ de Boulogne, le public a été invité à monter à bord de ce navire qui représente une commande de 13 millions d’euros pour le chantier et ses 200 salariés. «Tous nos bateaux sont construits sur mesure, ce sont en quelque sorte des prototypes, assure Matthieu Gobert, chargé d’affaires. A chaque fois, nous nous adaptons au besoin du client, c’est cela qui nous assure des contrats dans des domaines très divers : pêche, militaire, scientifique, servitude.» En 2014, d’autres lancements de navires vont suivre.