La senior attitude en mode décollage...

En 2040, un Français sur quatre aura 65 ans et plus (source : Insee). En 2030, la France comptera 21 millions de seniors et en 2060 plus de 25 millions. Derrière les enjeux sociétaux, notamment en matière d’emploi, de pouvoir d’achat et naturellement de retraite, cette typologie de population est surtout un marché juteux. 

La senior attitude en mode décollage...

Un marché estimé au niveau mondial par certains à 24 500 milliards de dollars et à une progression de + 150 % en France d’ici 2050 d’après certains analystes. Des chiffres tout simplement astronomiques, pas étonnant que bon nombre d’entreprises s’engagent dans ce fameux univers de la silver économie. Démonstration de visu à l’occasion de la dernière édition de la Foire Expo de Nancy où un espace leur était entièrement consacré. Dans le hall D, un salon des jeuniors a pris place avec toute une myriade d’exposants vantant le bien-être, l’accompagnement, le mieux-vivre à forte dose de produits apaisants. Dans les allées, les cheveux blancs et les visages joliment ridés par l’existence écoulée sont légion et sont avides de découverte. Bien calés dans leur fauteuil ergonomique, modulable, chauffant, massant, programmable à souhait à l’aide d’un tableau de bord digne d’une navette spatiale, un couple de seniors de catégorie XXL (frôlant pas loin les 80 printemps) teste, avec un brin d’inquiétude et de perplexité sur le visage, cette innovation technologique. Ce couple fait partie de la génération silencieuse des seniors (celle des plus de 75 ans) pas vraiment sensible aux nouvelles technologies voire même (et peut être à juste titre) méfiante par rapport à elles. De leur côté les jeunes seniors (de 50 à 65 ans) demeurent, eux, les cibles apparemment les plus recherchées car encore sensibles à la société de consommation tout comme les «baby-boomers» (65-75 ans) d’une nature optimiste et croyant toujours que tout est possible. Tout apparaît aujourd’hui être fait pour eux, le marché du «vieux beau» est loin d’être un leurre tout comme celui du marché des seniors dépendants avec toutes les dérives que cela peut entraîner. Le scandale récent de certains Ephad raisonne encore. S’il a, semble-t-il, fait prendre conscience de la nécessité de contrôler, de réguler, ce qui est devenu un véritable marché, il n’en demeure pas moins que la marchandisation de la vieillesse apparaît aujourd’hui à son comble. Et cela n’est pas près de s’arrêter...