La sécheresse implique déjà des travaux complémentaires
2019 a vu la fin de 30 années de travaux entre la Flandre et l’Avesnois et la mise en service du dernier tronçon Douaisis/Avesnois. Les risques de rupture dans l’approvisionnement en eau potable existent toujours…
Antoine Simon, directeur général adjoint de Noréade, la régie du SIDEN-SIAN1, et Michel Dupont (à qui il succède au 1er octobre) le reconnaissent : heureusement que l’Autoroute de l’eau a été réalisée, sinon la sécheresse actuelle serait difficile à gérer… Tous deux rappellent au passage que la création de cette Autoroute avait elle-même été motivée par une période de sécheresse survenue en Flandre-Intérieure. Ils ajoutent que le manque actuel de précipitations a déjà amené l’opérateur de l’eau nordiste à prévoir des interconnexions supplémentaires. Cela se traduirait par des enveloppes de travaux de 2,5 millions chaque année, avec un effort particulier en 2020 de 13 millions d’euros.
En 30 ans, disent-ils, ils n’ont jamais connu un niveau aussi bas dans les nappes, phénomène qui engendre aussi des problèmes de qualité.
Inauguration en septembre
L’actualité de cette autoroute de l’eau, c’est d’une part l’autorisation de mise en distribution, délivrée le 1er février par l’Agence régionale de santé, à l’usine construite au sud de la forêt de Mormal. Et d’autre part, l’inauguration de cette dernière le 11 septembre. Précisons que la mise en service du dernier tronçon (Pecquencourt-Locquignol, avec un bout jusqu’à Aulnoye-Aymeries) est effective depuis juillet. Rappelons aussi que le SIDEN-SIAN s’est intéressé à la forêt en raison de la qualité de ses eaux souterraines et de sa situation de réservoir naturel.
Ce projet est présenté comme unique en France, puisqu’il concerne l’ensemble du département du Nord, avec ses 200 km de long, ses quatre phases de travaux entre La Flandre et l’Avesnois, et son étalement sur 30 ans. Le coût tourne autour des 200 millions d’euros (dont 50 pour le dernier tronçon), et l’enjeu est de garantir et de sécuriser l’approvisionnement en eau potable des clients de Noréade, dont beaucoup sont en zones rurales.
Clients divers
Voici les catégories de consommateurs : 72% pour les branchements domestiques, 12% pour les industriels, 6% pour les agriculteurs (les gros consommateurs sont dans l’agroalimentaire), 6% pour les ventes en gros, 2% pour les bâtiments communaux, 2% pour les administrations.
Antoine Simon donne quelques chiffres : «140 000 m3 par jour distribués à 360 000 abonnés, situés principalement dans le Nord, le Pas-de-Calais et le nord de l’Aisne. Le sous-sol de Mormal a permis un apport de 15 000 m3 supplémentaires par jour».
Par l’Autoroute de l’eau transitent 80 000 m3 chaque jour.
Nouvelles interconnections à faire
Des travaux complémentaires, soumis à autorisation, sont d’ores et déjà prévus afin de parer aux ruptures d’approvisionnement liées à la sécheresse toujours possibles : raccordement de réseaux locaux existants à l’Autoroute, nouveaux forages, utilisation des eaux aux abords des carrières qui font l’objet d’un traitement particulier…
1. Le Syndicat intercommunal de distribution d’eau du nord et le Syndicat intercommunal d’assainissement du Nord constituent un établissement public de coopération intercommunale entièrement dédié à la distribution d’eau et à l’assainissement. Il s’est doté de deux régies : Noréade eau et Noréade assainissement.