La Route du poisson, de Boulogne à Compiègne
La Route du poisson, pour sa dixième édition, veut innover et réaffirmer l’existence de nombreux ports le long de la côte, de Boulogne-sur-Mer à Ault, qui permettaient, grâce à ces attelages, d’apporter jadis le poisson à la population. Du 20 au 23 septembre, la Route du poisson Boulogne-sur- Mer/ Compiègne se veut la vitrine des valeurs portées par le cheval de trait.
L’AP3C, organisateur de la Route du Poisson il y a vingt ans, a réinventé les chasse-marée pour sauver le cheval de trait alors en péril. En 1991, la course renaît pour la première fois à l’initiative de Bruno Pourchet, alors directeur du Haras national de Compiègne. L’arrivée cette année y est d’ailleurs programmée pour rappeler que c’est de là qu’est partie cette aventure. Les races de chevaux de trait françaises et européennes vont concourir et la Route du poisson deviendra alors la plus grande course par relais d’attelages organisée en Europe. Cette année, ce sont onze équipes, dont une suisse, trois belges, une anglaise et six françaises avec quatre meneurs picards, qui vont parcourir 270 km en 23 étapes, d’une longueur moyenne de quatorze km, dont certaines de nuit. A Boulogne-sur-Mer, l’épreuve de traction du flobart, bateau traditionnel des pêcheurs de la Côte d’Opale, aura lieu le 21 septembre dans la zone portuaire de Capécure à Boulogne-sur-Mer, principale plate-forme européenne de distribution des produits de la mer, tout comme le départ le samedi 22. Une caisse de poissons, symbole de la Route, sera chargée sur la voiture. A l’arrivée dans chaque relais, se trouveront des chevaux frais pour parcourir une nouvelle étape.
Les chasse-marée
Les chasse-marée, sociétés de transport de pêche dès le Moyen Age, commerçaient avec les ports picards et ceux du Nord de la France pour approvisionner en poisson frais la Cour et le Tout-Paris. Tous les moyens étaient mis en oeuvre pour tenir l’objectif : la marchandise devait arriver dans un délai de vingt-quatre heures pour garantir sa fraîcheur. Et le seul moyen de transport à l’époque capable de réaliser cette prouesse, c’était le cheval, et ce, jusqu’au XIXe siècle. La mise en service de la ligne de chemin de fer Boulogne-sur-Mer – Paris a mis fin en 1848 à cette longue tradition. Cette année, les attelages traverseront Samer, Hardelot, Etaples, Berck, Quend, Rue, Le Crotoy, Cayeux. Et à partir d’Ault, la Route entrera dans les terres en empruntant les anciens chemins des chasse-marée. Chaque voiture sera équipée d’une balise GPS afin de pouvoir toujours localiser l’attelage en temps réel. L’arrivée de chacune des étapes sera l’occasion pour les villes d’organiser une animation festive autour de l’événement. Il faut savoir que 300 000 spectateurs se pressent le long des différents parcours. L’économie locale s’en ressentira forcément pour le plus grand bonheur des commerçants. Mais cette gigantesque organisation a un coût : 200 000 euros. Les subventions sont toutes publiques, une moitié provenant des conseils régionaux Nord – Pas-de-Calais et Picardie, des conseils généraux des départements ainsi que des communes traversées, et l’autre moitié étant accordée par le fonds Eperon grâce au conseil interrégional du cheval Picardie Nord – Pas-de-Calais. Des épreuves spéciales et un spectacle seront organisés à Conty du 20 au 23 septembre. Les Ateliers du val de Selle, sous la houlette d’Allain Houard, mettront tout en oeuvre pour impressionner le public. L’entrée sera payante pour les adultes.