La rev3 mutualise ses moyens
Le Crédit coopératif a invité entreprises et épargnants à échanger, fin mars, lors d'une soirée dédiée à la traçabilité de son livret rev3, en présence de Christine Jacglin, directrice générale du Crédit coopératif, et de Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France.
«La CCI Hauts-de-France fête les trois ans du livret épargne rev3», lance d’emblée David Brusselle, directeur général de la CCI Hauts-de-France. À l’occasion d’une soirée de rencontre entre entreprises et épargnants, il a présenté un premier bilan du livret avant d’inviter plusieurs entreprises à prendre la parole. Créé en 2015, celui-ci permet d’octroyer un prêt aux entreprises présentant un projet en accord avec les valeurs de la troisième révolution industrielle. «75% des encours épargnants peuvent être utilisés pour les projets, les 25% restants sont laissés en liquidité», ajoute Christine Jacglin, directrice générale du Crédit coopératif. Le livret est autorisé jusqu’à 100 000 €. «12 millions d’euros d’encours ont été affectés pour financer 800 idées engagées», estime le directeur général. Le financement s’élève au maximum à hauteur de 1 million d’euros par projet. «Nous cofinançons les projets jusqu’à 50% (ndlr : avec un montant maximum autorisé) en complément de la banque», indique Julien Fortin, directeur général délégué de la Caisse solidaire, associé au Crédit coopératif.
La traçabilité au cœur du dispositif
C’est dans une logique de transparence que le Crédit coopératif a décidé d’organiser la soirée, afin de montrer aux épargnants la trajectoire de leurs économies. «Nous mettons à disposition la liste de nos partenaires ainsi que les activités financées par les épargnants», indique Christine Jacglin. Parmi les sociétés présentes, Etnisi, dirigé par Espérance Fenzy, qui transforme la matière usagée solide en objet du quotidien. «On produit des tabourets en marc de café ou du revêtement de sol en brique par exemple», explique le dirigeant. Créée en septembre 2017 après un an de recherches, l’entreprise a lancé une unité de production à Roubaix qui tourne depuis février. «Nous avons comme projet de mailler le territoire pour valoriser localement, mais aussi de nous faire référencer dans les grandes surfaces de bricolage», poursuit-il. Autre projet original, King Tree qui propose un antibiotique pour les élevages à partir de châtaigniers. «Il y a une molécule dans le châtaignier qui permet de soigner l’intestin», avance Jean-Benoît Tierny, à l’origine de la société. King Tree démarre une usine dans le Tarn, dirigée depuis Arras, avec comme première cible le poulet bio : «On est dans le préventif.» Sur un investissement de 15 millions d’euros d’outils industriels, le Crédit coopératif est venu apporter 400 000 € de contribution. Pour Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France, la multiplication de projets durables marque le développement d’un nouveau modèle. «Nous sommes tous conscients que c’est par les entreprises que nous allons réussir la troisième révolution industrielle», conclut-il.