Entreprises
La réussite du modèle d’insertion professionnelle Geiq s'est ancré en Moselle
À l’occasion de la sortie de son Observatoire 2023, la Fédération françaises des Geiq, dont le réseau vient de dépasser les 200 associations hexagonales, dresse un bilan de l’impact de son dispositif en matière d’emploi et d’insertion professionnelle auprès des personnes les plus fragiles. Dans une conjoncture marquée par un recul du chômage, les Groupements d’employeurs pour l’insertion et la qualification montrent toute la pertinence de ce modèle économique au service des entreprises, pionnier à bien des égards sur le terrain de l’inclusion. La Moselle compte trois entités Geiq à Metz.
La Moselle, qui connaît un taux de chômage plus qu’encourageant depuis le début d’année, le meilleur depuis une quinzaine d’années, est ici au diapason de la situation nationale. Il faut rappeler que l’objectif du gouvernement est d’atteindre le plein emploi d’ici la fin du quinquennat, en 2027, soit 5 %. La Moselle se situe actuellement à un taux de 6,9 %. Les trimestres se suivent dans le département, avec la même tendance baissière, malgré l’inflation et les prix de l’énergie.
Palette large de métiers...
C'était il y a plus de 30 ans. Une autre époque. La France était engluée dans le chômage de masse, son mal social endémique. En 1991, le premier Geiq fut créé. Objectif initial qui ne s’est jamais démenti depuis : résoudre les problèmes de recrutement en pariant sur les regroupements d’entreprises et le potentiel de personnes éloignées du marché du travail. Une complexe alchimie allait se concrétiser, avec discrétion. Le fruit d'une méthode et de valeurs. Aujourd’hui, 206 Geiq sont labellisés avec quelque 344 implantations sur le territoire français. Trois sont très actifs à Metz : Geiq Industrie, Geiq BTP Lorraine et Geiq Propreté. La Fédération française des Geiq représente les Geiq qu’elle labellise annuellement, en partenariat avec l’État, et à promouvoir ce modèle économique dans le cadre des politiques d’emploi et d’insertion professionnelle. Ses entreprises adhérentes composent un large éventail de métiers dans le BTP, l’industrie, les transports, les services à la personne… Les Geiq permettent aux personnes qui bénéficient de ce dispositif d’être rémunérées, formées, aidées, avec un emploi durable à la clé. Ici, les collectivités locales et l’État sont des partenaires privilégiés avec cette ambition d’augmenter les potentialités de parcours d’insertion en alternance et de proposer des solutions concrètes de retour à l’emploi pérenne.
Répondre aux besoins des secteurs en tension
À l’échelle nationale, les données présentées dans l’Observatoire 2023 de la Fédération française des Geiq le montrent de manière limpide : l’activité des Geiq affiche une probante croissance en 2022. Salariés en parcours d’insertion : + 9,6 % (15 647 en 2022 contre 14 278 en 2021), contrats gérés : + 8,4 % (16 447 en 2022 contre 15 170 en 2021), entreprises adhérentes : + 4,6 % (7 749 en 2022 contre 7 405 en 2021). Également 9 417 personnes embauchées, 8 774 030 d’heures de mises à disposition, 2 853 512 heures de formation, 85 % de publics prioritaires Geiq. En proposant des profils différents tout au long du parcours de formation et d’insertion, les Geiq permettent de répondre aux besoins en main-d'œuvre des entreprises dans de nombreux secteurs en tension. On sait que c’est là un écueil majeur pour nombre d’entreprises : pourvoir les postes qu’elles ouvrent et qui restent souvent vacants, pour divers facteurs. Ici, les entreprises adhérentes des Geiq peuvent recruter directement en CDI le salarié. En 2022, le taux de réussite à l’exemplaire a été de 91 %. Parmi les sortants du dispositif, 71 % ont été embauchés. 58 % ont trouvé le chemin de l’emploi durable. Quand on connaît toute la complexité d’une insertion professionnelle, reposant sur tant d’éléments liés au savoir-faire et au savoir-être, ces chiffres sont remarquables.
Un levier décisif d'insertion
À la loupe locale, les statistiques des 12 Geiq du Grand Est dans leurs 37 implantations livrent encore quelques données instructives : 448 entreprises adhérentes, 579 contrats signés (dont 72 % en contrats de professionnalisation et 26 % en contrats d’apprentissage), 82 % de publics prioritaires, 960 contrats gérés, une moyenne de 336 jours correspondant à la durée d’un contrat, 17 % de taux de rupture des parcours, 565 salariés embauchés, 925 salariés en parcours, 72 % d’hommes et 28 % des femmes. Le niveau de formation initial des salariés embauchés était, pour un sur deux, «sans qualification». Au sortir de leur parcours, 51 % ont obtenu un diplôme ou titre d’État, 18 % un Certificat de Qualification Professionnelle et 31 % une autre qualification. Taux de réussite à l’examen : 92 %. Moyenne d’âge à l’embauche : 26 ans. Caractéristiques des salariés embauchés, certains étant multicritères : 229 avaient moins de 26 ans, 169 étaient demandeurs d’emploi de longue durée, 110 étaient issues de quartier ou zone prioritaire. Parmi les autres critères : minima sociaux, situation de handicap, protection internationale, en reconversion professionnelle contrainte, dispositif d’insertion, freins liés à la maîtrise de la langue française, à la mobilité, au logement, sortant de l’ASE, d’un dispositif d’insertion, de prison ou sous-main de justice, demandeurs d’emploi de 45 ans et plus. sein de la grande chaîne humaine et technique d’insertion, 63 % des parcours dans un Geiq permettent l’acquisition d’une qualification. Surtout, un moyen pour des femmes et des hommes de (re) trouver la dignité par le travail, l'utilité sociale, l'épanouissement personnel par l'activité.
«Les Geiq renforcent leur accompagnement social et professionnel, en lien avec leurs partenaires sur le territoire et individualisent encore davantage les parcours», explique Pierre Lobry, président de la Fédération française des Geiq. © Fédération française des Geiq.
C’est dit :
Pierre Lobry, président de la Fédération française des Geiq : «L’année 2022 a été marquée par des tensions sur le marché de l’emploi. Dans ce contexte, le dispositif Geiq montre toute sa pertinence en permettant aux entreprises de s’unir et de réfléchir ensemble aux possibilités d’insertion de nouveaux profils. Pour preuve, onze Geiq ont été créés en 2022 dans des secteurs d’activités et territoires différents. Les Geiq créent de nouveaux outils pour être plus efficaces dans le recrutement et la formation de personnes de plus en plus éloignées de l’emploi. Dans cette perspective, les Geiq renforcent leur accompagnement social et professionnel, en lien avec leurs partenaires sur le territoire et individualisent encore davantage les parcours.»
Alain Régnier, délégué interministériel chargé de l’accueil et de l’intégration des réfugiés et président de la commission d’attribution de l’appellation Geiq : «L’élargissement en 2022 (arrêté du 10 mars) des publics prioritaires Geiq vers des profils de personnes plus fragiles apporte un nouvel éclairage à l’utilité sociale des Geiq. En effet, même si le rôle social du dispositif n’est plus à démontrer, cette ouverture marque aussi une reconnaissance des Geiq comme de véritables acteurs de l’inclusion au service des entreprises, qui donnent leur chance à tous. Je me réjouis de la forte augmentation du nombre de réfugiés embauchés par les Geiq en 2022 : + 69 % par rapport à 2021. Les Geiq gagnent du terrain, tant en nombre et en territoires d’implantations qu’en visibilité auprès des entreprises et des pouvoirs publics. Je salue l’importance des relations nouées par les Geiq avec les diverses associations et acteurs publics et privés. Ensemble, les Geiq et leurs partenaires construisent et mettent en œuvre de nombreux projets pour «aller vers» ces nouveaux publics et les accompagner dans leur parcours d’insertion sociale et professionnelle. Les Geiq, grâce à l’engagement de leurs entreprises adhérentes, contribuent à l’émergence d’une société du plein emploi qui ne laisse personne de côté.»