Port de Dunkerque
La reprise se poursuit avec un trafic 2022 en hausse de 1,5%
Le port de Dunkerque a réalisé un trafic de 49 millions de tonnes en 2022, en hausse de 1,5%, qui confirme la reprise amorcée en 2021. Dans le détail, ce sont les très bons résultats sur le GNL (+133%, un record), le conventionnel (+38%) et les conteneurs (+14%) qui tirent le port vers le haut.
Après une année record en 2021, le trafic conteneurs réalise encore une belle année avec 745 000 unités et une progression de 14%, dans un contexte mondial de fort ralentissement. Avec une progression de 5% au second semestre (elle était de 25 % au premier), le terminal conteneurs est le seul des ports de la Manche/Mer du Nord à rester en croissance. Il conforte sa première place française sur le trafic conteneurisé des fruits et légumes, notamment grâce à l’arrivée d’une nouvelle ligne depuis l’Amérique latine et a su se construite une belle place dans le transbordement (c’est-à-dire l’acheminement maritime de marchandises dans des ports de plus petites capacités incapables d’accueillir des porte-conteneurs Megamax) vers les îles britanniques et la péninsule ibérique.
Par ailleurs, les implantations en cours d’industriels devraient lui apporter du trafic supplémentaire dans les toutes prochaines années. Le groupe belge Clarebout, le numéro un européen de la transformation de pommes-de-terre, dont la nouvelle usine est en cours de construction dans la Zone Grandes Industries du port devrait, par exemple, lui apporter un trafic à l’export de 30 000 conteneurs par an.
Fort développement de la logistique
Ces excellentes perspectives font dire à Emmanuelle Verger, présidente du conseil de surveillance, que les projets d’agrandissement du terminal qui vise à doubler les capacités d’accueil des porte-conteneurs à l’horizon 2035 et à porter le trafic à 2 millions d’unités par an ont toute leur légitimité. «2023 devrait voir le bouclage des dossiers d’autorisation environnementale et de financement», a-t-elle précisé, ajoutant que, sur un montant d’investissement de 400 millions d’euros, le port espérait un soutien public à hauteur de 30 %, notamment dans le cadre du contrat de plan Etat-Région et d’un financement européen.
L’accroissement du conteneur à Dunkerque ne peut se passer de zones logistiques adaptées. C’est la raison de l’aménagement sur 150 hectares de la nouvelle zone « Dunkerque Logistique Internationale » en proximité immédiate des terminaux conteneurs et transmanche. «100 % de la surface qui va conduire à la construction de 400 000 m² d’entrepôts a déjà été réservée, dont la moitié par des investisseurs belges. Un premier entrepôt de 43 000 m² a été inauguré en novembre dernier», a précisé Daniel Deschodt, directeur-adjoint du port. Devant la demande et les perspectives de développement, le port a d’ores et déjà lancé les études pour l’aménagement d’une nouvelle zone de 150 hectares supplémentaires.
Pour accroître la performance de sa chaîne logistique, le port a également réalisé un investissement de 10,7 millions d’euros en 2022 pour doubler les capacités de son port à sec ferroviaire avec la réception de 4 voies ferrées supplémentaires de 850 mètres. La possibilité d’évacuer les marchandises débarquées au port par rail constitue, en effet, un atout de plus en plus indispensable pour attirer les logisticiens.
Record absolu de trafic pour le terminal méthanier
Le terminal méthanier est l’autre grand gagnant de l’année 2022 avec une hausse du trafic de 133 % à 9,7 millions de tonnes. Elle atteint même les 220 % au second semestre, un record absolu depuis la mise en service commercial de l’équipement en 2017 qui est en passe d’atteindre sa pleine capacité. 142 navires méthaniers ont ainsi été accueillis en 2022 contre 62 en 2021. Deuxième plus grand terminal méthanier d’Europe continentale, l’équipement de Dunkerque est véritablement stratégique pour la France en ces temps de crise énergétique sur fond de guerre car il ne dépend que très peu du gaz russe. Ces excellents résultats en sont la preuve.
Enfin, le trafic conventionnel composé essentiellement des produits finis et semi-finis issus de la sidérurgie tire aussi le trafic portuaire vers le haut avec 1,3 million de tonnes, en hausse de 38 % et même 41 % au second semestre.
Vers un doublement des capacité de stockage du terminal céréalier
Du côté du transmanche, on constate le retour des passagers après la fin des restrictions liées au COVID avec 312 000 véhicules (+293 %) et 1 366 000 passagers (+86 %). Il en manque néanmoins un million pour atteindre les chiffres de 2019. Le fret, quant à lui, connaît un recul de 18 % à 468 000 unités. Avec un résultat en baisse de 4 % (2,2 millions de tonnes), le terminal céréalier subit la mauvaise récolte de la campagne 2021, mais limite la casse grâce aux excellents résultats de la moisson 2022. Ce qui lui permet d’ailleurs d’afficher une hausse de trafic de 38 % au second semestre qui compense les - 47 % du premier.
Son opérateur, Nord Céréales, réalise actuellement un investissement important dans la construction d’un nouveau silo de 40 000 tonnes qui devrait, à terme, lui permettre de doubler ses capacités de stockage. Enfin, avec une baisse de 14 % (2,9 millions de tonnes), le charbon continue de subir les effets de la transition écologique et les hydrocarbures (-8 % à 3,4 millions de tonnes) ceux de la guerre en Ukraine.