Conjoncture

La reprise se fait aussi sentir à Abbeville

L’embellie économique est perceptible à Abbeville. Le nombre de personnes au chômage est en forte baisse. De beaux projets sont  annoncés. Seuls bémols : certains secteurs peinent toujours à changer leur image ou ne trouvent pas de personnel qualifié.

Olivier Mallet et Stéphanie Peulevey, ensemble pour l’emploi.
Olivier Mallet et Stéphanie Peulevey, ensemble pour l’emploi.

« Beaucoup d’emplois sont à prendre. Tous les secteurs recrutent mais certains peinent plus que d’autre. » Stéphanie Peulevey, la directrice de l’agence Pôle emploi d’Abbeville n’y va pas par quatre chemins. Après des années d’incertitude, l’emploi se porte mieux que jamais dans l’ouest de la Somme. En un an, le nombre de demandeurs s’est effondré de 14,4% (-9, 5% pour la région ). Le taux de chômage est de 8,5% contre 10% avant la pandémie. 3 417 personnes étaient inscrites au 30 septembre dernier.

Quels sont les secteurs qui recrutent ?

Ce sont surtout les jeunes et les 25-49 ans qui profitent de l’embellie. 52% des chômeurs âgés de plus de 50 ans sont dans les fichiers depuis plus d’un an, un club senior a été fondé pour leur redonner confiance. Un suivi global est proposé par Pôle emploi avec le soutien du Conseil départemental envers ceux bénéficiant du RSA.

Oxygénés par le Plan de relance et les différentes mesures gouvernementales, les secteurs qui recrutent sont divers : agriculture et agroalimentaire sur des postes d’aide agricole, élevage, conducteur d’engins agricoles, conduite d’équipement et boulangerie industrielle, l’hôtellerie-restauration, qui ne cesse de faire des efforts pour attirer des recrues notamment en fermant les établissements un jour par semaine, propose des postes en service en restauration, de personnel de cuisine, personnel d’étage, plonge en restauration et personnel polyvalent en restauration. Enfin, le bâtiment, porté notamment par les nombreux chantiers réalisés chez les particuliers depuis le premier confinement ou dans les communes avec le Plan de relance, recherche aussi de la main d’œuvre : pose et restauration en couverture, pose de fermetures menuisées, maçonnerie, installation d’équipements sanitaires et thermiques, préparation du gros œuvre et des Travaux publics.

Le bâtiment, porté notamment par les nombreux chantiers réalisés chez les particuliers depuis le premier confinement, recrute. (c)AdobeStock

Informer sur les aides à l’embauche

« 70% des recrutements sont réalisés sans offre d’emploi », reconnaît toutefois Stéphanie Peulevey. Ce sont essentiellement des postes en Contrats à durée indéterminée ou des CDD longues durées qui sont proposés. Toutefois, Pôle emploi et ses partenaires - comme la région, la caisse d’allocations familiales, le Greta, des plates-formes mobilités ou encore la Chambre de métiers - ont un rôle crucial à jouer dans les offres de formation pour permettre à un maximum de personnes de retrouver un emploi.

Cela peut passer par exemple par des aides pour obtenir le permis de conduire B ou celui poids lourd, secteur en tension aussi : « Nous disposons d’un panel d’aides diverses à destination des entreprises qui recrutent. Nous sommes disponibles pour leur donner toutes les informations », ajoute Stéphanie Peulevey.

Les municipalités, communautés de communes ou communautés d’agglomérations sont aussi des partenaires de premier plan pour Pôle emploi afin de travailler sur les besoins, les formations et les recrutements en amont de l’arrivée d’entreprises sur les territoires. 

« Après une formation coiffure cette année, une formation couverture devrait être proposée à Abbeville courant 2022 par la Chambre de l’artisanat et des métiers, informe Olivier Mallet, vice-président de la communauté d’agglomération de la baie de Somme en charge de l’Économie. Suite à la pandémie, beaucoup ont décidé de changer de métier et de se mettre à leur compte. C’est comme cela qu’une vingtaine de commerces ont ouvert, créant en moyenne deux emplois. »

Et ce n’est pas tout : « Des projets vont émerger l’année prochaine sur plusieurs parcs d’activités, informe-t-il. Notre travail repose sur un accompagnement de A à Z des investisseurs notamment auprès de la Banque des territoires garante des prêts bancaires. Plus d’une centaine de postes sont attendus. Là aussi, nous travaillons ensemble avec Pôle emploi. Tous ces résultats vont dans le bon sens… »