La rénovation urbaine à Thionville façonne la ville de demain

«Un quartier acteur de la lutte contre le réchauffement climatique, desservi par des mobilités douces et non polluantes, une ville où il fait bon vivre, les uns avec les autres.» Le leitmotiv défini comme tel par la ville de Thionville synthétise précisément et parfaitement les enjeux d’une rénovation urbaine dans le cadre de la transition écologique : des facteurs de construction alternative avec une indispensable imprégnation humaine.

La marque ANRU

Les travaux du secteur Saint-Hubert, à présent terminés, c’est maintenant à Sainte-Anne que la collectivité territoriale concentre son plan de rénovation urbaine. La visée se porte sur le long terme : 20 ans. Pour une enveloppe consacrée de 115 M€. Voilà l’ambition quant au renouvellement du quartier de la Rose, avec le concours financier de l’Agence nationale de Rénovation Urbaine, laquelle fut initiée dès 2004 dans le but de simplifier et d'accélérer les démarches des collectivités locales et des organismes d'HLM désireux de mettre en œuvre des projets de rénovation urbaine dans les quartiers prioritaires. Ceci étant inscrit dans le programme de rénovation urbaine, tel que défini par la loi du 1er août 2003 d'orientation et de programmation pour la ville. Au cœur de la politique de la ville, l’ANRU, qui a pour mission la réalisation du programme national de renouvellement urbain 2004-2021 (PNRU) et du nouveau programme national de renouvellement urbain 2014-2024 (NPNRU), dans un objectif de mixité sociale et de développement durable, a moult défis à relever.

Changement de paysage

Celui ancré à Thionville en est un. Elle y contribue à hauteur de 18 M€. Sur le secteur Saint-Hubert, le lifting est conséquent avec la réalisation de travaux d’aménagements urbains et paysagers visant à réduire les distances à parcourir. L’apport des voies piétonnes et cyclables, la prolongation des impasses et une hiérarchisation des voiries tendent à améliorer accessibilité par l’introduction d’un nouveau réseau viaire. Le lien entre les programmes ANRU 1 et 2 est fait. Implanté sur un coteau, à proximité du CHR Metz Thionville Bel Air et délimité par la rue de la Perdrix et le chemin de Saint-Anne, le quartier Sainte-Anne est aussi bordé sur sa partie nord par des espaces naturels, dont le Bois de la Grange au Nord. Dès lors, les objectifs sont déterminés : «renouveler la ville, organiser la croissance urbaine et apporter de la qualité urbaine, animer l'espace public et générer les interactions sociales et fonctionnelles (avec le CHR, le pourtour du quartier, le premier programme ANRU1), apporter de la mixité sociale, fonctionnelle (nouveaux commerces, hôtel hospitalier) et architecturale (nouvelles habitations), améliorer le cadre de vie des habitants, gérer le stationnement, insérer par l’économique dans la dynamique de l’emploi constatée à l'échelle de l'agglomération.» Le futur aménagement du secteur Sainte-Anne se voudra durable et vert. Avec cette volonté de recouvrer une ville de proximité, à l’allure de village, avec sa place, ses commerces et ses habitants. L’un des enjeux de l’opération est de coconstruire leur espace de vie de demain avec ces derniers. Dans cette optique, une réunion publique se tiendra dans les semaines à venir.

L'expertise de SEBL Grand Est

Afin d'articuler l’ensemble des opérations programmées sur 2013-2026, la ville de Thionville a mandaté SEBL Grand Est pour piloter les procédures d’urbanisme nécessaires et assurer la mission de coordination entre les différents intervenants (maître d’ouvrage, bailleurs sociaux, promoteurs, commerçants, population, services techniques de la ville, de la Communauté d'agglomération Portes de France Thionville et l’Établissement Public Foncier de Grand Est. Le président de la SEBL, Thierry Hory, résume ainsi : «Ce sont les hommes qui font les territoires, notre vocation en tant que SEM d’aménagement de la région Grand Est est d’apporter aux collectivités et leurs élus un appui d’ingénierie pour mettre en œuvre leurs projets complexes.» La rénovation urbaine menée à Thionville s’inscrit dans la finalité fixée par l’État : stopper l’extension urbaine, reconstruire la ville sur la ville, requalifier les friches, rénover le patrimoine bâti pour le rendre moins énergivores.