La Région veut plus de labels
Seuls 46 produits agroalimentaires des Hauts-de-France sont sous "Signes d'identification de la qualité et de l'origine" (Siqo). La Région lance une action pour que ses exploitants soient davantage reconnus par les consommateurs.
Les Hauts-de-France détiennent une position de leader dans l’agroalimentaire. Pourtant, encore trop peu d’exploitants sont labellisés sous Siqo. Les Signes d’identification de la qualité et de l’origine envahissent les rayons. Label Rouge, Appellation d’origine protégée, Indication géographique protégée, Spécialité traditionnelle garantie et Agriculture biologique : ces cinq Siqo sont les seuls labels officiels, contrôlés par l’Etat et l’Institut national de l’origine et de la qualité (Inao), contrairement aux labels privés, dont les critères sont plus larges.
Pour se démarquer
Les Siqo sont donc gage de qualité pour le consommateur. «En achetant nos produits à la place de produits similaires, le client attend du goût, de la fraîcheur, de la transparence, de la typicité… Il fait attention à son alimentation et veut faire vivre les petits paysans qui se cachent derrière l’étiquette. C’est l’occasion de monter sa valeur ajoutée et de se différencier sur le marché», résume Jean-Louis Piton, le président du conseil permanent de l’Inao.
Mais sur 1 100 produits sous Siqo en France (sans compter le label Bio), seuls 46 sont issus des Hauts-de-France. En tout, 1 769 exploitations sont habilitées dans la région, ce qui ne représente que 7% des exploitations régionales et 2% des exploitations agricoles nationales.
La Région a alors créé un plan d’actions pour le développement des filières sous signes de qualité. Deux appels à projets seront organisés. Le premier, «Soutien aux nouvelles participations à un régime de qualité», permettra d’accompagner les agriculteurs lors de leur entrée dans une démarche de qualité. Le second, «Information et promotion des systèmes de qualité», développera des campagnes d’information envers les consommateurs, pour éclairer leurs choix d’alimentation et recréer du lien entre produits, territoires et habitants.
En guise de lancement officiel de l’initiative, la Région a organisé, début mars, une rencontre entre exploitants locaux et restaurateurs, qui devrait déboucher – elle l’espère – sur de prochains partenariats et sur de prochaines démarches qualité.
Jean-Louis Piton, présent ce jour-là, a voulu rassurer les exploitants qui voudraient se faire labelliser : «Le cahier des charges n’est pas un cahier des contraintes, mais un cahier des chances. C’est un investissement pour accéder plus directement au consommateur.» Ancien vigneron, il sait de quoi il parle. «Être labellisé, c’est aussi faire partie d’un collectif, échanger avec des exploitants qui ont les même valeurs», encourage-t-il.
Les SIQO en chiffres
46 produits régionaux sont sous Siqo, dont :
- 21 produits cornés et oeufs
- 2 produits laitiers
- 6 produits de la mer
- 3 produits de boulangerie
- 8 fruits et légumes
- 6 boissons alcoolisées
Ils génèrent 268 millions d’euros en chiffres d’affaires, soit 4,4% du chiffre d’affaires agricole régional.