La région se prépare à la perspective d'un «no deal»

Michel Lalande, préfet de la Région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, président de Région, et Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France, se sont réunis lors d'un comité stratégique sur le Brexit, le 8 octobre au siège de la CCI Hauts-de-France à Lille.

(De g. à d.) Natacha Bouchart, maire de Calais, Xavier Bertrand, président de Région, Michel Lalande, préfet de la Région Hauts-de-France, Vincent Pourquery de Boisserin, coordinateur national Brexit, et Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France.
(De g. à d.) Natacha Bouchart, maire de Calais, Xavier Bertrand, président de Région, Michel Lalande, préfet de la Région Hauts-de-France, Vincent Pourquery de Boisserin, coordinateur national Brexit, et Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France.

«Nous allons développer une communication sur le littoral, numérique et physique, pour les entreprises et les particuliers sur ce qui les attend après le 29 mars», a déclaré Michel Lalande, préfet de la Région Hauts-de-France, en présence du coordinateur national Brexit, Vincent Pourquery de Boisserin, nommé le 2 octobre par le gouvernement. Les acteurs de la réunion se sont mis d’accord sur la responsabilité de l’Etat quant à la gestion des contrôles à la frontière. «Il est important d’ouvrir un portail ‘Brexit’ au gouvernement qui pourra renvoyer sur les sites ‘Brexit’ des ministères», a souligné Vincent Pourquery de Boisserin.

Une coopération nécessaire entre infrastructures

Bien que le gouvernement ait assuré travailler pour un accord de sortie, le risque grandissant d’un «no deal» sur le Brexit suscite bien des inquiétudes vis-à-vis du trafic, mais également des entreprises : «5 500 entreprises seraient impactées en cas de Brexit dur», a souligné Philippe Hourdain, président de la CCI Hauts-de-France. Quant au trafic routier, les quelques minutes passées à la douane pourraient entraîner des embouteillages monstres. «Si nous voulons garder de la fluidité, nous avons besoin de recrutements et de la technologie pour effectuer les formalités de la douane avant d’y passer», a indiqué Xavier Bertrand, président de Région. En termes de contrôles, les représentants ont insisté sur la nécessité de faire respecter les règles communautaires à tous. Le recrutement d’agents de police supplémentaires (environ 250 selon la note de Michel Lalande, diffusée le 29 septembre par Le Monde) ainsi que la formation de vétérinaires (environ 200) sont primordiaux. En cas de Brexit dur, le rétablissement des contrôles phytosanitaires d’animaux devrait entraîner la mise en place de points de contrôle vétérinaire.

Le président de Région a ainsi exhorté les acteurs économiques locaux à s’unir : «Si on n’est pas capables de travailler ensemble, le marché ne va pas se jouer entre les ports et le tunnel, mais entre les Hauts-de-France et la Belgique ou les Pays-Bas !» Les collectivités sont également invitées à se mobiliser, notamment par la mise à disposition de terrains pour les postes de douane à Calais. En face, la concurrence s’annonce rude : la Belgique et les Pays-Bas s’affichent sereins face au Brexit auquel ils seraient mieux préparés selon Xavier Bertrand. «On fait le pari d’être prêts le 29 mars», a conclu Philippe Hourdain.