La Région Hauts-de-France a son logo !

Le 8 juillet, le Conseil régional a acté le choix des habitants de la région invités à voter par Internet la nouvelle identité visuelle de la Région.

La Région Hauts-de-France a son logo !

 

D.R.

La nouvelle identité visuelle de la Région Hauts-de-France.

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Une séance plénière qui trouve de plus en plus ses marques.

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Les délibérations n’ont pas manqué aux 170 conseillers régionaux réunis en séance plénière le 8 juillet dernier : 126, toutes plus importantes les unes que les autres dès lors que toutes procèdent d’au moins un zeste de proximité. Mais il en est une qui l’emporte sur toutes les autres, la 52904, puisque c’est sous ce numéro que les conseillers régionaux, par 116 voix pour et 54 contre (celles du Front National Rassemblement Bleu Marine), ont décidé «d’approuver le logo lauréat en tête de la consultation publique (et) d’adopter ce logo en tant que logo institutionnel de la Région Hauts-de-France, le cas échéant après modification en tout ou partie».

«Dessine-moi une région»… Choisi par 18 168 votes, 29,2% sur un total de 62 215 votes internet, en conclusion du concours “Dessine-moi une région” lancé le 30 mars 2016, c’est donc le logo n°6 créé par une étudiante de l’ESAD (École supérieure d’art et de design) d’Amiens qui l’a emporté devant ceux présentés par Amigraf de Lille, deuxième avec 18 091 votes, et Jeanne Hachette de Beauvais. Ces écoles lauréates bénéficieront respectivement d’une dotation de 5 000, 2 500 et 1 000 €. La conceptrice du logo lauréat l’a ainsi expliqué : «Ce nouveau logo met en lumière la position géographique de la région. La pointe du cœur en dessine le territoire et, d’une seule ligne entrelacée, est évoqué le lien affectif qui unit les habitants à leur région ainsi que le lien qui unit la région au pays…» Ceci dit, ce logo institutionnel de la Région, élément central de sa nouvelle identité visuelle, se retrouvera rapidement sur les plaques d’immatriculation, documents officiels et autres supports de communication, et plus tardivement sur les matériels ferroviaires qui portent l’emblème régional au fur et à mesure de leur rénovation ou de leur remplacement.

Transports : un rapport prospectif. Le «Rapport prospectif», présenté par Gérald Darmanin sur les transports et infrastructures de transports en Hauts-de-France, n’entendait pas présenter les priorisations de l’exécutif régional en la matière, mais les enjeux qui se posent à lui. Chacun connaît la position stratégique de la région au cœur de l’Europe du Nord et les caractéristiques et attractivités de son territoire, partagé entre la métropole lillois, l’aire métropolitaine du bassin minier, l’agglomération aminénoise et le sud picard, la façade maritime, sans oublier la Sambre-Avesnois, le sud de l’Aisne et l’ouest picard. Les déplacements domicile-travail y sont importants avec les régions limitrophes : ils concernent 120 000 habitants entre la Région et l’Ile-de-France ; 40 000 passent la frontière franco-belge ; 17 000 et 20 000 sont concernés entre la Région et respectivement le Grand-Est et et la Normandie. Deuxième région ferroviaire de France, la Région dépense 544 M€ pour honorer ses deux conventions TER avec la SNCF. Quatre défis se posent elle : offrir des solutions de mobilité interne rapides et efficaces, réussir le pari de la réindustrialisation du territoire par la logistique, être le hub de l’Europe et construire une filière économique et industrielle unique en Europe autour du transport du futur, notamment autour du ferroviaire et de la batellerie. Parmi les préconisations de ce rapport prospectif, on trouve la mise en place d’un seul syndicat des transports, «capable de se faire entendre», et d’une billettique, d’une tarification et d’une information uniques et communes, mais aussi toutes les priorités en matière d’équipements du barreau Picardie-Roissy aux plates-formes multimodales le long du canal Seine Nord Europe… Les orientations sont là, reste à les prioriser et c’est là que Franck Dhersin, président de la commission transport, rappelle que le budget de la Région est contraint : «Tout ne pourra être fait.»

Canal Seine-Nord Europe. S’il est un sujet transport cher au président du Conseil régional, c’est bien celui du canal Seine-Nord Europe. Le 8 juillet, l’assemblée régionale a adopté le protocole de financement et de gouvernance du futur canal, dans la foulée de la création, le 20 avril 2016, de la Société du canal Seine Nord-Europe qui a pour mission, sous la tutelle du ministère des Transports, d’assurer la maîtrise d’ouvrage, la conception et la réalisation du canal. Le protocole de financement et de gouvernance du canal Seine-Nord Europe fixe les participations financières de l’ensemble des acteurs. Le coût total du projet reconfiguré s’élève à 4,5 Mds€ HT et est financé par les participations pour 1,8 Md€ de l’Union européenne, dont 980 M€ sur la période 2015-2020, pour 1 Md€ des subventions de l’État, pour 1 Md€ des collectivités territoriales. Si la Région Hauts de France y contribue pour 302,65 M€, les départements du Nord et du Pas-de-Calais pour 200 M€ et 130 M€, de l’Oise et de la Somme pour 100 M€ et 70 M€, reste le cas de la Région Ile-de-France appelée, a priori, pour 210 M€. Gérald Darmanin et Xavier Bertrand ont informé l’assemblée que «ce sera très nettement inférieur», mais que Valérie Pécresse, présidente de cette Région, participerait. L’essentiel est sauf, le plan de financement n’est pas remis en cause grâce aux 500 M€ d’aléas de chantier… Délibération adoptée avec l’abstention du FN. Et pour bien montrer sa volonté de voir aboutir ce projet jugé essentiel, le Conseil régional a multiplié les délibérations en ce sens, accordant une subvention d’1,5 M€ à Voies navigables de France (VNF) pour la réalisation d’études préparatoires à la mise à grand gabarit de l’Oise (projet MAGEO), une autre de 30,9 M€ pour la remise en navigation du canal de Condé-Pommeroeul, décidant aussi de financer une étude relative au relèvement des ponts à 7 mètres du réseau fluvial à grand gabarit du Nord – Pas-de-Calais et de prendre en charge la part de financement Etat de l’étude pour l’amélioration de la desserte ferroviaire du Cambrésis et donc de la future plate-forme multimodale de Marquion.

Quatre fonds d’aide aux projets des territoires. Vaste territoire que les Hauts-de-France : 31 813 km² – une superficie plus vaste que la Belgique – 5 pôles métropolitains, 5 parcs naturels régionaux, 3 838 communes, 137 établissements publics de coopération intercommunale… Pour accompagner le développement des territoires en garantissant un équilibre et une équité entre les zones urbaines et rurales, l’assemblée régionale a voté un nouveau dispositif régional d’aménagement et d’équilibre des territoires, présenté par Valérie Létard, dans l’attente de l’élaboration, d’ici trois ans, d’un Schéma régional d’aménagement, de développement durable et d’égalité des territoires (SRADDET). L’enjeu de ce dispositif est d’assurer une équité et une harmonie entre les grands centres urbains et les espaces ruraux, en lien avec les nouvelles priorités régionales que sont la création d’emplois et la compétitivité économique. C’est ainsi qu’ont été définis quatre fonds d’aide spécifiques, représentant une enveloppe prévisionnelle de 325 M€ pour la période 2016-2021.

− Le fonds d’appui aux dynamiques métropolitaines, 135 M€, est destiné aux pôles métropolitains pour 102 M€ et aux grands espaces de projets en Picardie pour 33 M€. Il a pour but de soutenir des projets d’enjeux majeurs qui s’inscrivent dans les priorités régionales.

− Deux fonds dédiés aux projets d’enjeux intercommunaux sont dédiés aux agglomérations pour 60 M€ et à l’aménagement des territoires pour 100 M€. Ils doivent permettre de soutenir notamment le développement de la multimodalité (mise en place d’aires de covoiturage et de solutions facilitant l’utilisation des transports collectifs), la construction d’écoquartiers, la création de maisons de services aux publics, ou encore les opérations contribuant au maintien des services de proximité (dernier commerce, café associatif, marché, bornes d’accès à des services en ligne…).

− Le fonds de redynamisation rurale, de 30 M€, vise à accompagner de manière renforcée les territoires ruraux pour soutenir des projets de développement local créateurs d’emplois et pour améliorer les conditions de vie des populations qui y résident. Ce fonds permettra de soutenir la création de maisons de services aux publics, d’accompagner les projets améliorant l’accès aux services de santé pour tous, de développer les espaces de coworking et les projets contribuant à l’attractivité touristique de ces territoires.

En complément de ces quatre fonds, des moyens régionaux complémentaires ont été votés au bénéfice du’un soutien aux ingénieries inter-territoriales à hauteur de 11 M€ et territoriale à hauteur de 2,4 M€. Deux formes d’appui pourront être soutenues : le financement de postes et/ou le financement d’études.

“Pass médiation”. Bien d’autres délibérations ont été adoptées par le Conseil régional. On retiendra en matière de développement économique la mise en œuvre transitoire de régimes d’aides en faveur des TPE par les communes et EPCI du versant Nord – Pas-de-Calais avant l’approbation d’un nouveau schéma régional de développement économique, d’innovation et d’internationalisation (SRDEII) ; en matière de transports, le protocole entre la Région et SNCF mobilités relatif à la sûreté et la lutte anti-fraude, l’aménagement du pôle d’échanges multimodal de la gare de Templeuve, les études avant-projet et projet pour la modernisation et la régénération des axes ferroviaires de l’Etoile de Saint-Pol-sur-Ternoise, la modernisation de 33 TER… La bataille pour l’emploi et la relation avec les entreprises n’ont pas été oubliées de cette séance avec, par exemple, la création d’un “Pass médiation”, dispositif d’appui juridique pour permettre les conditions de la reprise d’un dialogue constructif entre salariés et entreprises, ou encore la définition du cadre d’intervention des développeurs de l’apprentissage dont le rôle est d’aller directement à la rencontre des entreprises pour leur promouvoir l’apprentissage.