La région donne la parole aux usagers du train
Début juillet, le comité régional du TER se réunissait à Amiens. Les représentants d’associations d’usagers, élus ou simples voyageurs, ont pu interroger et faire remonter les problèmes rencontrés sur le réseau SNCF.
Rénovation de la ligne Beauvais/ Abancourt/ Le Tréport pour un investissement de 74 millions d’euros partagé par les conseil régionaux des Hauts de France et de Normandie, suivi « attentif » du projet Creil/ Roissy avec une participation régionale de 105 millions d’euros (mise en service en 2024 pour un total de 310,8 millions d’euros), point sur la régularité des trains… le comité régional a permis d’aborder les grands travaux mais aussi le quotidien des usagers du train.
Pas de fermeture
« C’est un engagement du président Bertrand, nous ferons tout pour qu’il n’y ait pas de fermeture de ligne ou de gare pendant la législature », a rappelé Franck Dhersin, président de la commission dédiée aux transports du conseil régional. Un engagement qui a rassuré les associations présentes et la maire d’Ailly-sur-Noye, dont la gare est sur l’une des huit lignes menacées. Un investissement de 400 millions d’euros sera nécessaire. « On va encore nous demander d’être patient, mais il y a vraiment du boulot pour réhabiliter les lignes », peste un voyageur. Pour Franck Dhersin, c’est un effort considérable du conseil régional, dont les dotations vont encore baisser de quelques 150 millions d’euros. Après le discours d’Emmanuel Macron sur le besoin de se concentrer sur « les trains du quotidien », l’élu espère un soutien de l’État. « Pendant des années, on a privilégié le tout TGV, pas toujours pour le meilleur. Il est temps aujourd’hui de se réintéresser aux réseaux du quotidien », lance-t-il. De son côté Mathias Desmaretz, responsable département exploitation au conseil régional, rappel qu’à partir du 1er semestre 2019, c’est la région qui récupérera la gestion des lignes intercités Paris/ Amiens/ Boulogne et Saint-Quentin/ Cambrai/ Maubeuge. « Notre objectif est d’améliorer le temps de parcours entre Amiens et Boulogne, mais aussi de gagner en qualité de service avec le déploiement de Régiolis et de Régio2n à haut niveau de confort entre 2020 et 2021 », annonce-t-il.
Des problèmes récurrents
Retard, suppression, bus de remplacement… ces sujets reviennent à toutes les réunions des comités. « Sur la ligne Amiens-Paris, l’heure de pointe se termine à 8 h 38, il faut attendre 11 heures ensuite pour avoir un train », se plaint une voyageuse. « Il y a des retards très régulièrement, hier j’ai eu 1 h 30 de retard, eh bien, c’est 1 h 30 de retenue sur salaire », lance une autre utilisatrice de la ligne Paris-Amiens. Sous le feu des questions, Frédéric Lesauvage de SNCF Réseaux tente de rappeler que le train est un transport collectif et qu’il est difficile de faire du cas par cas. « Nous mettons les moyens là où l’on rencontre le plus gros besoin. Par contre, il y a sans doute une amélioration possible au niveau de l’information en cas de retard », concède-t-il. Le manque de conducteurs a d’ailleurs entraîné un certain nombre de complications. « Où en êtes-vous sur la formation ? », demande d’ailleurs une voyageuse. « Nous avons recruté 47 conducteurs en 2016 et 25 en 2017. Nous maîtrisons les recrutements », assure Frédéric Lesauvage.