La région aura besoin d’au moins 17 000 logements neufs chaque année

A l’origine de la relative recrudescence de la demande à l’horizon 2030, le vieillissement du parc et la hausse du nombre de ménages. Le Nord-Pas-de-Calais est la région de France où les logements sont le moins sur-occupés.

La région aura besoin d’au moins 17 000 logements neufs chaque année

 

D.R.

L’accès au logement sera-t-il plus facilité d’ici une quinzaine d’années ? «On fait tout pour», s’est contenté de répondre Michel Pascal, le directeur de la Direction régionale de l’environnement, de l’aménagement et le logement (DREAL). Parmi les nombreux outils d’analyse pouvant contribuer à atteindre un tel objectif, des prévisions rendues publiques le 4 juillet par l’Insee. L’Institut de statistiques prévoit qu’il faudra entre 17 000 et 20 000 logements neufs par an pour satisfaire les besoins en Nord-Pas-de-Calais dans une quinzaine d’années. Depuis 1999, les constructions mises en chantier sont estimées à 16 600 en moyenne.  Deux situations expliqueraient cette hausse à venir de la demande potentielle. Une situation d’abord démographique : le nombre de ménages devrait croître plus vite que la population.  A l’horizon 2030, la région devrait compter quelque 100 000 habitants de plus mais environ 198 000 ménages supplémentaires. Cette hausse attendue du nombre de ménages sera due à une augmentation de personnes vivant seules (+1,6%), au phénomène social de décohabitation et au vieillissement de la population.

La «demande potentielle élevée» de logements s’explique aussi par «les mouvements internes du parc existant». Dans la dernière décennie, la restructuration de logements anciens a contribué significativement à la satisfaction de la demande. Une des caractéristiques du parc régional c’est son ancienneté. Près de 39% des 1,8 millions de logements recensés en 2009 datent d’avant 1945.

La restructuration dans le parc ancien qui consiste par exemple en division d’un logement en plusieurs a atteint ses limites, en particulier dans les zones urbaines. Car la plupart des logements anciens dont la configuration se prête à de telles divisions ont en grande partie été reconvertis. De plus, les logements anciens restants «ne présentent plus les éléments de confort et de sécurité requis». Par conséquent, la satisfaction de la demande dans les décennies à venir reposera essentiellement sur la construction de logements neufs notamment par démolitions dans le parc ancien.

Une moindre sur-occupation des logements. Les données publiées le 4 juillet par l’Insee portent aussi sur l’une des conditions de qualité de l’habitat : la sur-occupation de logements c’est-à-dire suivant le critère du manque d’au moins une pièce. Sur cet aspect, le Nord-Pas-de-Calais fait figure de bon élève. «Seuls 4,6% des ménages de deux personnes ou plus vivent dans un logement sur-occupé contre 7,4% sur le plan national», indique l’Insee. Ces dernières années, le phénomène de sur-occupation qui est essentiellement urbain est toutefois en recul dans quasiment toutes les régions de France. Les zones les plus touchées en région sont sans surprise l’agglomération lilloise mais aussi les communes du littoral et le bassin minier. Les familles nombreuses, les milieux ouvriers, les locataires sont plus concernés.