La première unité françaisehors de Vendée

En s’implantant sur 11 hectares dans la zone Actipôle, cette enseigne de l’agroalimentaire entend se rapprocher de son marché d’Ile-de- France et du nord de Paris, et s’y développer. Dans un premier temps, une centaine d’emplois devraient être créés.

Le 9 juin dernier, dans les locaux cambrésiens de la CCI Nord de France, a été signée une charte entre le groupe Fleury Michon, la Direccte et Pôle emploi en vue d’organiser les recrutements (voir encadré) de la future unité de production avant, élus, décideurs et accompagnateurs du projet (dqui doit s’implanter sur la zone économique Actipôle, en bordure de l’A2, sur le territoire de Tilloylez- Cambrai. Juste ont Cambrésis développement économique) ont écouté les représentants du groupe agroalimentaire. Ils ont précisé leurs intentions, expliqué leur vision du management, présenté leur groupe, ses valeurs, et dévoilé l’échéancier de leur projet. Celui a d’ailleurs démarré avec l’ouverture du chantier en avril.

Gérard Soulard (direction industrielle) a rappelé que l’arrivée de Fleury Michon dans le Cambrésis avait été au préalable annoncée pour 2006. L’unité prévue devait, à l’époque, fabriquer des plats cuisinés destinés au service à bord des avions d’Air France. Mais, a-t-il indiqué, la crise a réduit ce marché et ajourné le projet.

Jambon et volaille. Un autre projet a vu le jour : créer sur 11 hectares une usine de fabrication de charcuterie en libreservice, du jambon de porc et de volaille, destinés aux rayons de la grande distribution. Le futur bâtiment comprendrait trois niveaux sur 15 345 m2, dont 8 500 m2 dédiés à la production.

En principe, si tout se passe comme prévu, les ateliers de l’entreprise (qui s’appellera la SIC – Société d’innovation culinaire) devraient démarrer début avril 2012. Une centaine de personnes devraient être recrutées dans un premier temps et, selon l’état du marché des charcuteries, le nombre des salariés pourrait atteindre les 150, fin 2012, et approcher les 200 dans le courant de l’année 2013. Dès juillet, le premier cadre salarié du futur organigramme aura été, en principe, recruté.

Stratégie à long terme. Gérard Soulard, mais aussi Christian Gourlay, futur directeur du site, et Frédéric Fouré, de la direction des ressources humaines, ont répondu aux questions. Lors des échanges, les représentants du groupe Fleury Michon ont insisté, notamment, sur l’événement que représente pour le groupe la création de ce site : c’est le premier en France hors du berceau vendéen (en dehors d’une unité en Ille-et-Vilaine). “Nous avons, a dit Gérard Soulard, sept sites industriels, spécialisés, concentrés en Vendée. Cambrai est le huitième et je précise que l’unité nordiste sera un outil autonome dans son organisation et son management.”

L’implantation dans le Nord est évidemment stratégique : “40% de nos productions sont destinés à l’Ile-de-France et au nord de Paris, at-il indiqué. On veut donc se rapprocher d’une forte zone de consommation, développer l’activité du groupe avec un outil nouveau.” D’autres familles de produits pourraient voir le jour sur le site du Cambrésis.

Les responsables ont mis l’accent aussi sur leur volonté de s’intégrer dans ce pôle agroalimentaire qu’est le Hainaut- Cambrésis et d’y rester durablement. Le groupe dispose sur Actipôle de réserves foncières pour de futures extensions.

Filière porcine dans le Nord ? Ce jour-là, il a été dit qu’un développement de la filière porcine dans le Nord intéresserait beaucoup le groupe qui se fournit essentiellement dans l’ouest de la France. Car 80% de la viande de porc utilisée par Fleury Michon vient de France et essentiellement, pour l’instant, de la région Bretagne-Pays de Loire.

“Il nous faut cependant des garanties d’approvisionnement, en volumes et en qualité, de matière première, et donc des éleveurs et abatteurs performants”, a précisé Christian Gourlay. Le tonnage nécessaire au démarrage serait de l’ordre de 10 000 tonnes par an (deux tiers de porc et un tier de volaille).