"La politique de l'emploi sera maintenue à un fort niveau"
511 millions d’euros ont été mobilisés en 2013 pour le déploiement de 54 900 contrats aidés dans le Nord-Pas-de-Calais. Le chômage, qui «connaît une décélération de sa progression», oscille autour de 14%, l’un des niveaux les plus élevés de France.
Maintenir l’engagement en faveur de l’emploi en région en 2014. Ce message, Dominique Bur a tenu à le marteler le 6 février dernier. Dans les propos du préfet de la région Nord-Pas-de-Calais, un terme est revenu sans cesse : «décélération de la progression du chômage» en région. Fin 2013, le Nord-Pas-de-Calais comptait 370 000 demandeurs d’emploi. Selon les données de Pôle emploi, on note en effet une progression de 3% sur l’ensemble de l’année 2013, contre 8% en 2012 et 4% en 2011. Mais le chômage reste à l’un de ses niveaux les plus élevés. Environ 14% de la population active régionale est frappée au 3e trimestre de l’année dernière, soit un peu plus de trois points au-dessus de la moyenne nationale. Les plus lourds tributs sont payés par les bassins économiques du Calaisis et de Lens-Hénin avec des taux tutoyant 18%. Seul bassin où le taux est en dessous de la moyenne nationale, la Flandre-Lys à 8,8%. Même en métropole lilloise le chômage a franchi le seuil fatidique de 10% à 11,5%.
Les «fruits portés par les efforts en matière de politique de l’emploi» qu’a évoqués Dominique Bur se trouvent résumer dans un chiffre : 54 900. C’est le nombre de contrats aidés signés en région l’an dernier, dont 85% en contrats d’accompagnement dans l’emploi (CAE) et le reste en emplois d’avenir (EA). Or, ces emplois ainsi créés, même «s’ils permettent de mettre le pied à l’étrier», n’offrent pas de solides garanties de pérennité. Les CAE, de loin les plus nombreux, dont la durée ne dépasse pas neuf mois, sont signés pour un peu plus de 84% dans le secteur non marchand, principalement dans les milieux associatifs. Quant aux EA, moins nombreux, dont la durée est, il est vrai, plus longue (trente-huit mois), ils sont signés pour 93% également dans le secteur non marchand. A la préfecture de région, on place tous les espoirs dans une reprise durable de l’économie dès cette année. Pour qu’ainsi «l’économie marchande puisse prendre le relais», a indiqué Dominique Bur. En attendant, la «politique de l’emploi sera maintenue à un fort niveau». Elle a déjà coûté 511 millions d’euros à l’Etat.