Immobilier

Logistique : La Pierre qui roule, si le foncier suit...

Boom de l’e-commerce, livraisons à domicile en hausse, nouveaux modes de consommation qui devraient perdurer. Conséquence directe de ces changements sociétaux accélérés par la pandémie : le secteur de la logistique et, notamment, celui dit «des derniers kilomètres» s’affichent comme vitaux. Les projets et annonces se multiplient, reste la question récurrente du foncier.

Plusieurs projets de nouvelles plateformes logistiques commencent à sortir de terre dans la région. La demande devrait continuer à augmenter dans les années à venir.
Plusieurs projets de nouvelles plateformes logistiques commencent à sortir de terre dans la région. La demande devrait continuer à augmenter dans les années à venir.

2021 et celles à venir, années de la logistique ? Bonne pioche à en croire les différents projets rendus publics ces derniers mois et ceux présents dans les cartons. Une nouvelle plateforme Lidl de 60 000 m² sur la zone d’activité de Gondreville-Fontenoy (zone logistique par excellence) devrait voir le jour dans quelques mois (le projet n’en est encore qu’au stade d’enquête publique). Sur cette même zone, le groupe Colruyt est en train de mener les travaux de construction de la base logistique de ses supermarchés de la région. Elle devrait être opérationnelle au premier semestre de cette année. GSE pour le compte d’Alderan fait sortir terre près de 40 000 m² sur ce parc logistique Sud Lorraine avec une vocation multi-utilisateurs à l’image de Viapost pour un stockage en masse de messagerie ou encore le distributeur alimentaire Pomona et sa société ÉpiSaveurs. Plus au sud sur la zone des Sables, le long de l’A31 du côté de Dombasle-sur-Meurthe et Rosières-aux-Salines, Martin-Brower France (filiale de Martin-Brower Company, partenaire logistique exclusif de McDonald's en France), déjà présent à Custines, a lancé son opération de construction d’une nouvelle plateforme logistique de 5 500 m².

Foncier, le problème récurrent

«Bon nombre de ces projets étaient déjà dans les tuyaux mais il est certain qu’aujourd’hui la logistique s’affirme encore plus comme un des maillons forts en termes de développement économique. 2020 a été pour nous une bonne année en la matière même si l’interrogation se pose toujours au niveau de la disponibilité de foncier», explique un commercialisateur spécialisé dans ce secteur en devenir. Le foncier, problème récurrent : «l’an passé, nous avons remarqué que les volumes ont davantage baissé par manque d’offres que par manque de demandes», assure un autre professionnel. «La crise du coronavirus exacerbe des tendances préexistantes et pousse à accélérer des transformations dans le commerce et la distribution. Le taux d’adoption du e-commerce et les volumes de livraisons ont pris plusieurs années d’avance sur les prévisions les plus optimistes, et de nouvelles habitudes de consommation adoptées pendant les confinements sont appelées à s’ancrer durablement», analyse le cabinet Cushman & Wakefield, spécialisé dans les services dédiés à l’immobilier d’entreprise dans son enquête sur le secteur pour le quatrième trimestre 2020. La dynamique devrait continuer à s’accélérer avec l’émergence aujourd’hui d’un secteur bien spécifique celui de la logistique urbaine (voir encadré). «Nul doute que ce marché de l’immobilier logistique conservera une très bonne dynamique cette année compte tenu de l’appétit important d’un nombre croissant d’investisseurs et d’un contexte favorable lié au boom du e-commerce», confie un expert. La logistique, un secteur qui roule et accélère !

Logistique urbaine : une nécessité

Les fameux derniers kilomètres aujourd’hui, les derniers mètres demain ! Chaînon capital de la production et de l’approvisionnement, l’immobilier d’activité et de logistique apparaît tiré son épingle du jeu des conséquences et des changements opérés par la pandémie. «La logistique urbaine n’est plus au stade de préoccupation, il faut aujourd’hui apporter des réponses en matière de surface», assure une professionnelle de la pierre entrepreneuriale. Exemple typique : Urby, filiale à 100 % du groupe La Poste, logisticien périurbain et urbain, tisse sa toile dans la région. Déjà présent à Nancy sur le dynapôle de Ludres-Fléville, il devrait s’installer à Metz au premier semestre de cette année. Fers de lance du concept : les CDM (Centre de distribution mutualisé) situés en périphérie des villes et les ELU (Espace de logistique urbaine). Le premier ELU d’Urby à Nancy devrait voir le jour en centre-ville en septembre prochain.