La Picardie a le potentiel pour développer son secteur culturel
L'Insee Picardie a rendu public une étude comparative régionale sur l'importance du secteur culturel en France. La Picardie s'affiche en fin de classement malgré un potentiel important.
Située entre l’Île-de-France et la région Nord-Pas-de-Calais, deux poids lourds du secteur culturel, la Picardie ne bénéficie pas d’un emplacement de choix pour attirer les touristes qui font souvent l’impasse sur cette région. Il en résulte un secteur culturel à la peine, peu développé et faiblement mis en valeur comme le montre un indice référençant les régions selon le poids du secteur culturel. La Picardie se positionne seulement à la 21e place avec une moyenne de 68 alors que la région voisine du Nord-Pas-de-Calais affiche 79.
Conscients de l’enjeu que représente la culture en termes de développement économique, social et d’attractivité pour la région, les pouvoirs publics s’appuient dorénavant sur une politique volontariste de valorisation du patrimoine picard.
À cette fin, la région mène des efforts de restauration et d’accessibilité des bâtiments qui constituent une de ses principales richesses, et est ainsi classée 13e par le nombre de ses monuments historiques.
Un accès à la culture inégalitaire sur le territoire…
Autre enseignement de cette étude, elle pointe un accès à la culture très inégalitaire sur l’ensemble du territoire picard. Amiens, avec son statut de capitale régionale, regroupe l’essentiel de l’activité culturelle en proposant une scène artistique dynamique avec entre autre la Maison de la culture d’Amiens. Par ailleurs, un établissement culturel sur quatre est installé dans le bassin d’emploi de la ville qui concentre le tiers des effectifs salariés de ce secteur. Le sud de la région, riche d’une incroyable diversité architecturale et d’un réseau très dense de musées et de monuments historiques dans les bassins de vie de Chantilly, Senlis, Orry-la-Ville et dans les villes de Beauvais et Compiègne, attire de nombreux touristes en quête d’activités culturelles. La situation géographique n’est pas étrangère à ce succès, ce territoire bénéficie de l’influence de la région parisienne et de sa proximité immédiate.
A contrario, les zones rurales font figures d’enfants pauvres, isolées des principaux centres urbains de la région.
Les infrastructures culturelles sont presque inexistantes malgré un héritage historique important comme les églises fortifiées. Le territoire de Thiers est particulièrement symptomatique de cette désertification. Ce bassin de vie détient le triste record régional du plus faible taux d’équipements culturels.
… Et réservé aux classes sociales élevées
La fragilité sociale des zones rurales explique, en partie, le faible développement culturel de ces territoires y compris dans les chefs-lieux. Les revenus les plus aisés et les étudiants, établis dans le sud et à Amiens, sont souvent de plus gros consommateurs de culture. Cette particularité explique, de fait, le faible essor du secteur culturel dans le reste de la région. Par ailleurs, la Picardie souffre d’un manque important de structures destinés aux locaux, la région est classée 21e pour le nombre de cinéma et est reléguée à la dernière place pour les théâtres.
La région dispose d’atouts importants mais seule la volonté d’une politique culturelle établie par les pouvoirs publics pourra sortir la Picardie du fond du classement et permettre le développement d’un secteur créateur d’emplois.