La pensée cycle de vie, un levier de performance pour l’entreprise
Début novembre, le cd2e a tenu son 6e congrès [avnir] à l’Université catholique de Lille. Un colloque international au cours duquel chercheurs, collectivités et entreprises du monde entier sont venus témoigner des avantages à réfléchir en termes de «cycle de vie».
Pendant deux jours, début novembre, 240 participants venus de 15 pays différents se sont retrouvés à l’Université catholique de Lille pour débattre, réfléchir et mettre en lumière la pensée cycle de vie et ses différentes modalités de mise en œuvre. Un mode d’analyse scientifique et rationalisé, qui permet d’évaluer très précisément les impacts environnementaux et socio-économiques d’un produit ou d’un service, depuis l’extraction des matières premières jusqu’à sa fin de vie. Des outils qui permettent de choisir entre plusieurs options et incitent à privilégier l’écoconception des produits, et dont le cd2e (Création Développement des éco-entreprises) se fait le promoteur dans la région. Loin d’être gadget, la pensée cycle de vie peut permettre des économies d’échelle, et devient un réel argument de vente, à une période où l’affichage environnemental des produits devient de plus en plus l’objet de l’attention des consommateurs. Surtout, elle peut aider les entreprises à déterminer entre deux solutions laquelle sera la plus profitable à court et à long terme. «Nos équipes s’efforcent de répondre à des cas très concrets, explique Christian Traisnel, le président du cd2e. Par exemple, pour refaire les rues du Vieux-Lille, est-ce qu’il est plus intéressant d’utiliser des pavés en béton fabriqués dans la région ou des pavés en grès mais importés de Chine ? Ou quel est le coût social et environnemental d’une délocalisation d’une entreprise en Pologne, où l’énergie provient de centrales au charbon ? Ce sont des données auxquelles les entreprises, et les consommateurs, sont de plus en plus sensibles.» Un mode de pensée et de fonctionnement qui infuse peu à peu dans l’ensemble de la société, note, satisfait, Christian Traisnel. «Depuis le temps que l’on organise ce congrès, on a pu voir l’évolution chez les intervenants et le public. Au début, on n’avait que des universitaires, des bureaux d’études, quelques entreprises, mais pas de PME. De plus en plus, aujourd’hui, on voit venir des collectivités, des PME et des grands groupes, qui mettent des mesures en place. Et quand un groupe comme Schneider Electric vient parler de l’utilisation de la pensée cycle de vie dans son management, c’est bien que la prise de conscience commence à devenir réelle. Et ça va inciter les autres à prendre exemple.»
Vitrine du cd2e, le congrès [Avnir] permet de faire un tour d’horizon des bonnes pratiques et des initiatives publiques ou privées tout autour du globe, qu’il s’agisse de la construction d’une zone d’activité respectueuse des principes de l’ACV près de Toulouse, ou de présenter l’exemple d’une ville australienne qui s’est entièrement convertie au développement durable. Des données qui sont ensuite compilées, puis consultables au sein du centre de ressources de l’organisme, installé sur la base 11/19 de Loos-en-Gohelle. Un lieu ouvert où chercheurs et entreprises peuvent venir chercher conseils et documentation sur les questions liées la pensée cycle de vie et à ses différents champs d’application partout dans le monde. «L’analyse en cycle de vie est une méthode reconnue, venue du monde de l’entreprise, résume Christian Traisnel. Aujourd’hui, des experts du monde entier s’intéressent à ces questions, créent une communauté dans un véritable esprit de coopération. C’est une dynamique très enthousiasmante !»