La pêche étaploise maintient le cap

Très mal parti, avec une baisse de 22% en janvier, le millésime 2011 est finalement meilleur que prévu pour les 50 navires écorés par la Coopérative maritime étaploise (+ 3%). En 2012, son directeur général, Eric Gosselin, promet une diversification de l’activité.

Le directeur général de la CME, Eric Gosselin.
Le directeur général de la CME, Eric Gosselin.

 

Le directeur général de la CME, Eric Gosselin.

Le directeur général de la CME, Eric Gosselin.

La tendance s’est inversée en juin, commente Eric Gosselin. Et nous avons réalisé un très bon dernier trimestre.” Cela vaut globalement pour les mises à terre (15 908 tonnes pour 29,9 M€), mais pas forcément pour chaque exploitation confrontée à la hausse du gasoil. Néanmoins, les négociations de Bruxelles sont venues conforter cette bonne fin d’année. “Nous enregistrons des hausses ou des confirmations de quotas pour le merlu, le hareng, la sole, le carrelet et le maquereau, et nous avons échappé au pire quant à la réduction de l’effort de pêche.” Reste une arête dans la gorge des Etaplois : “il faut sortir en 2013 du fichu plan de reconstitution du cabillaud, demande Eric Gosselin. On ne peut pas être gérés par deux systèmes en même temps : les TAC et l’effort de pêche en kilowatt/jour. Nous sommes la seule pêcherie dans cette situation.”
Dans le détail, céphalopodes, pélagiques, merlans et coquilles Saint-Jacques constituent plus des deux tiers du chiffre d’affaires1 des navires écorés, même si le bar de chalut (à 8 € le kilo) et le rouget-barbet sont des compléments non négligeables. Troisième flottille de France, qui représente désormais 50% des apports du port de Boulogne-sur-Mer, la CME est le principal producteur national, en quantité sous criée, de nombreuses espèces (encornet, merlan, maquereau, tacaud, plie, hareng, limande, cabillaud).
A terre, la situation des structures de la coopérative s’améliore également, même si l’unité de transformation reste dans le rouge. “Nous avons remis des équipes en place, avec des projets et des objectifs, explique le directeur. Et notamment un process mécanique sur les espèces qui constituent notre coeur de métier.” Le projet de l’unité, bord à quai (bassin Loubet), qui regrouperait à Boulogne les locaux actuels, devrait être validé en 2012. De même, va débuter cette année la construction du Comptoir de la mer (600 m² de surface de vente de produits de la mer) sur le quai de la Canche à Etaples.

Un pas vers l’aquaculture. Reste une idée chère à Eric Gosselin : la diversification. Profitant de la dynamique lancée par le Conseil régional pour développer une aquaculture durable dans le Nord- Pas-de-Calais, il a engagé une étude de faisabilité financière et technique et monté le projet de création de deux fermes sur la zone portuaire de Boulogne. “Grosso modo, estime-t-il, le prix d’une ferme aquacole correspond à celui d’un chalutier de 24 m ; le tonnage annuel également, pour un coût de fonctionnement inférieur. L’aquaculture conserve l’attrait de notre métier (poisson, eau de mer) et doit rester dans les mains de ses professionnels. De plus, on a besoin de matières premières pour notre unité de transformation. On maîtrise les circuits de distribution et on est prêts à lancer des jeunes qui souhaiteraient se lancer dans le métier pour vendre dans nos structures, comme nous le faisons pour la pêche. Dans un premier temps, nous allons nous orienter sur le saumon car, techniquement, cet élevage est maîtrisé. De plus, nous savons que nous avons un marché et que nos clients sont intéressés. Nous misons sur les labels et marques de qualité (label Rouge, bio, Saveur en’or) et sur une origine garantie.” Premier coup de pioche espéré avant la fin de l’année !

1. Encornet (5,5 M€ pour 843 tonnes), merlan (4,6 M€ pour 3 746 t), maquereau (3,8 M€ pour 3 034 t), Saint-Jacques (3,5 M€ pour 1 231 t), bar (2,8 M€ pour 353 t), seiche (1,9 M€ pour 537 t)…