La pause déjeuner, à ne pas négliger…

Les salariés en Moselle se comptent au nombre de 342 500, selon la dernière pesée de l’Insee, au 31 décembre 2022. Ils sont bien sûr directement concernés et les acteurs de ce temps important de la vie d’entreprise : la pause repas. Quelle que soit l’entreprise, la journée est bien souvent rythmée par ce rituel qui est l’occasion de se détendre, de renforcer les liens sociaux. Le déjeuner est essentiel à plusieurs titres : physiologique, symbolique, social, nutritionnel. Il prend des formes différentes selon le lieu de travail et le temps imparti. Les salariés ont plusieurs façons de se procurer leur repas : en l’apportant, en allant au restaurant ou en grande surface, en profitant de la cantine d’entreprise.

Quelle pause ?

Un faisceau d’études parues sur le sujet livrent quelques constats : les trois-quarts des déjeuners des salariés à plein temps se font au travail, la durée de la pause ou du repas des travailleurs est d’environ 49 minutes, 40 % du temps de la pause est consacrée à aller chercher son repas. Enfin, un tiers des personnes disent ressentir une pression temporelle ou avoir des contraintes de cet ordre qui impactent leur pause déjeuner. Les femmes ressentent plus la pression du temps et utilisent plus souvent cette pause pour gérer différentes obligations personnelles et familiales. Il faut savoir qu’un Français sur quatre accorde moins de 30 minutes à la pause déjeuner. La France demeure toutefois championne d’Europe du temps repas : près de 8 salariés sur 10 dépasse la demi-heure pour cette pause. Dans le même étiage que les Italiens. Largement devant les Allemands et les Belges. Les Grecs, Polonais et Britanniques sont ceux qui prennent leurs repas le plus rapidement, soit en moins d’une demi-heure chrono. Autre particularité hexagonale : 93 % d’entre nous accordent le plus d’importance à la proximité entre le lieu de travail et le restaurant qu’au prix et 76 % préfèrent le repas au restaurant au moins une fois par semaine.

Bien manger, c'est mieux travailler

Sur le volet réglementaire, la pause déjeuner n’est pas explicitement exprimée dans le Code du travail, lequel parle uniquement de temps de pause : «dès que le temps de travail quotidien atteint 6 heures, le salarié bénéficie d’un temps de pause d’une durée minimale de 20 minutes consécutives, lesquelles ne peuvent être fractionnées.» Dans le quotidien des entreprises, tout cela est encadré par des règles conventionnelles, par une convention collective ou accord. En définitive, la pause déjeuner entre dans les relations de travail. Bien manger et prendre le temps nécessaire pour le faire, a un impact important sur la santé et le bien-être. Il n’est plus à prouver que manger sainement est un des axes majeurs en prévention de santé, notamment pour limiter l’apparition du surpoids, de l’obésité, des maladies cardiovasculaires… Bien manger, c’est aussi mieux travailler. Ici, l’entreprise dispose de plusieurs leviers : accorder le temps d’une réelle pause, d’une vraie déconnexion, éviter les réunions et l’envoi des mails sur les pauses déjeuners, offrir des espaces appropriés pour le repas pour se retrouver entre collègues et partager un bon moment - cela forge la cohésion de groupe , proposer pour la restauration d’entreprise des produits sains, bio, les menus équilibrés, sensibiliser au bien manger… Il y a ce qu’on mange, mais aussi le cadre : est-ce qu’il s’agit d’un repas pris à la va-vite devant son ordinateur, dans un endroit calme ? Beaucoup de pistes sont à explorer et d’actions à mettre en place pour parvenir à plus d’efficience et à une meilleure prise de conscience quant à cette importance de la pause repas du midi en entreprise. Car, au risque de se répéter, un seul mot doit guider une démarche qui se voudra de qualité : la santé.