La Patrouille de France, point d’orgue du meeting du Centenaire
Créé en 1953, ce corps de représentation de l’armée de l’air continue de faire rêver les foules et attire des milliers d’admirateurs à chaque démonstration. Un succès qui ne s’est pas démenti lors du meeting de Glisy.
Dans un silence quasi religieux, 9 hommes en combinaisons bleu horizon et boots impeccablement cirées répètent des gestes mille fois exécutés. Aux injonctions du leader, molettes et manches virtuels sont actionnés dans les airs. La “musique”, sorte de projection mentale de la démonstration, est effectuée avant chaque vol. La Patrouille de France stationnée à l’aéroport d’Albert, se prépare à partir pour un vol d’entraînement au-dessus de Glisy. Le lendemain, ces pilotes d’exception participeront aux festivités du meeting du Centenaire.
Travail d’équipe
Après cette première répétition, le leader, le charognard, les intérieurs, les extérieurs et les solos rejoignent leurs Alphajets rutilants sur le tarmac. À leurs côtés, les mécaniciens font les derniers réglages. « Nous ne travaillons jamais dans l’urgence, la sécurité est une priorité », explique le Sergent- Chef Philippe Colin, en charge de l’avion et du pilote numéro 6. « À la Patrouille ce sont les mécaniciens qui choisissent leur pilote, il faut qu’il y ait une entente et une confiance totale entre nous », ajoute celui qui termine sa 3e saison au sein de cette escadrille d’exception avant de conclure : « C’est un très grand honneur d’intégrer la PAF -Patrouille acrobatique de France-, c’est la concrétisation d’un rêve et une aventure humaine extraordinaire ». Du côté des pilotes, la solidarité et la cohésion semblent également les maîtres mots. Pour preuve, l’indicatif radio des avions, “Athos” choisi en hommage aux Mousquetaires. Agés de 34 à 37 ans, les 8 pilotes titulaires et le remplaçant passent de 2 à 4 ans au sein de l’équipe qui accueille chaque année trois nouveaux arrivants. Pour postuler, un minimum de 1 500 heures de vol est requis. « Chaque pilote sait déjà effectuer toutes les figures présentées en solo, la difficulté réside vraiment dans le fait de les réaliser ensemble, dans une coordination parfaite », commente Matthieu Gordien, chargé de communication.
Rendre hommage aux combattants
Basée à Salon-de-Provence, l’année des membres de la Patrouille de France se décompose en deux saisons. Une première hivernale consacrée aux répétitions de la démonstration, dont le contenu évolue chaque année, et à une pratique sportive accrue. La saison estivale est quant à elle consacrée aux meetings aériens. L’occasion pour la PAF de mesurer sa cote de popularité auprès du public. « Nous ne sommes pas des rock stars, ni les meilleurs », tempère cependant le Capitaine Benjamin Chanat « Nous représentons simplement l’institution qu’est la Patrouille de France et ses valeurs. C’est elle la véritable star », explique celui qui termine sa première saison et comptabilise 2 600 heures de vol. La saison 2014 revêt une saveur particulière pour la PAF qui a participé à une série de commémorations, du débarquement au Centenaire de la Première Guerre. « C’est une très grande fierté pour nous et un honneur d’être présents pour ce type de manifestations. C’est une bonne façon de rendre hommage à nos pairs et de se souvenir de ces soldats », conclut-il.