La Moselle a la flamme créatrice

Le baromètre de l’Insee est une bonne loupe pour observer ce qu’il se passe actuellement dans la bulle créatrice entrepreneuriale en Moselle. Les données portant sur les six premiers mois de l’année témoignent d’une flambée en la matière. Depuis ce 1er janvier, 5 490 nouvelles entreprises ont vu le jour dans le département. On avait senti la tendance se dessiner l’an passé, malgré une année annus horribilis, et un printemps où le pays s’était arrêté. Les créations avaient bondi juste après le premier confinement pour arriver au 31 décembre à 3 487 unités. En 2018, 3 347 avaient été créées en Moselle ; 3 736 en 2019. En scrutant, le premier semestre 2021, un chiffre saute aux yeux : 65. C’est le pourcentage de micro-entreprises dans le total des créations. C’est près de 20 points gagnés depuis 2018 ! Il était alors de 47 %. Le statut lancé en 2008, sous la dénomination auto-entreprise, s’est installé de manière durable dans la galaxie de la création.

Un optimisme... prudent

Du côté des statuts juridiques regroupant la terminologie «sociétés», c’est une relative stabilité. EURL, SARL, SAS, SASU, SNC et SA représentent de janvier à juin 2021, 26 % des créations. Sur la même période, c’était 24 % en 2020, 27 % en 2019 et 28 % en 2018. Entre la montée en puissance des micro-entreprises et le quasi-statu quo des sociétés, c’est bien du côté des entreprises individuelles que l’érosion se fait. Si elles représentaient encore 25 % des créations en Moselle en 2018, et 20 % en 2019, l’année 2020, marquée par l’apparition de la pandémie, leur a porté un rude coup : 389 créations et une représentativité passant à 11 %. Et il n’y aura pas de rebond de ce côté de l’échiquier en 2021. À juin 2021, on recensait 520 entreprises individuelles lancées dans le département, soit 10 % de l’ensemble des créations. D’un point de vue général, on peut être optimiste, en gardant tout de même une légitime prudence, la crise sanitaire jouant les prolongations, avec une grand incertitude sur son évolution et ses conséquences sur l'économie, en cas de nouveau confinement, pas exclu. En 2019 et 2020, les deux mois les plus performants en matière de créations d’entreprise avaient été septembre et octobre. Les semaines à venir seront donc fort instructives. Une chose est certaine, ce n’est pas la Covid-19 qui freine l’élan créateur en Moselle, aidé, il est vrai, par les multiples facilités insufflées par le plan de relance. Cet effet «dopant» se régulera-t-il, ou, au contraire, servira-t-il d'ascenseur à la création post-Covid ? À suivre...