Transition écologique
La mobilité électrique en Moselle doit optimiser sa structuration
Le nombre de véhicules électriques continue de battre ses records en France. La Moselle se situe dans la tendance hexagonale. Pourtant, points de charge et infrastructures doivent se mettre au diapason d'une forte demande. C’est l’observation et le travail de terrain du bureau d’études Mobileese. Accompagner les entreprises et collectivités dans la démarche d'électromobilité : une mission au quotidien.
53 667. C’est le nombre de points de charge ouverts au public sur le territoire hexagonal. Quant à ce maillage répertorié par le baromètre Avere, François Gatineau, consultant expert en mobilité électrique, fondateur du bureau technique Mobileese, apporte de fortes nuances : «Nos relevés sont loin de ce chiffre. On constate dans beaucoup d’endroits la non présence, malgré leur signalement, de ces points de charge ou leur caractère défectueux. Ce n’est pas normal. C’est un peu comme si vous arriviez à une station essence et qu’elle était vide. Quand on sait qu'un véhicule électrique à une moyenne d'autonomie de 300 km.» Le constat est sans appel. Le parc de recharges pour véhicules électriques doit donc renforcer ses aspects qualitatif et quantitatif.
La Moselle, élève sérieuse
C’est tout le sens du décret n°2021-1561 du 3 décembre 2021 relatif à l’obligation d’interopérabilité de l’infrastructure de recharge ou de ravitaillement en carburants alternatifs ouverte au public. En somme, les aménageurs devraient ce 27 janvier payer une amende administrative de 6 810 300 €. Ils ont jusqu’au 30 juin prochain pour mettre leurs bornes en conformité, avec pénalités financières à la clé, s’ils ne respectent pas leurs obligations dès ce 1er juillet : cela concerne l’information au public de l’emplacement exact des points de charge, l’indication de leur puissance, leur bon fonctionnement. Si on projetait l’application dès à présent du décret à venir, les mises à jour publiées par les aménageurs d’infrastructures de recharge publique entre le 3e et le dernier trimestre 2021 ont déjà permis de réaliser beaucoup d’économies. Les 96 départements français ont ainsi été analysés par Mobileese. La Moselle fait figure de bon élève avec 8 000 € économisés par les aménageurs locaux. C’est le second meilleur résultat des 10 départements du Grand Est (derrière la Communauté européenne d’Alsace).
Les ventes de véhicules électriques en plein boom
Selon NGC-Data, près de 162 000 véhicules électriques ont été vendus en France l’an passé. Du jamais vu. Soit une progression de + 45,6 % sur un an et une part de marché de 9,8 %. En Moselle, les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2015, 140 véhicules électriques avaient été écoulés. On atteignait 280 en 2019, 940 en 2020. Les données 2021 verront sans doute cette barre des 1 000 largement dépassée. En part de marché, le véhicule électrique suit une courbe impressionnante dans le département, passé de 1,5 % en 2019 à 6,54 % en 2020 pour approcher les 10 % en 2021. Si on cumule le duo véhicules électriques-hybrides rechargeables, les données sont encore plus impressionnantes : en 2010, la part du marché «autres énergies» était dans le département de 3,51 %. En 2019 : 6,29 %. En 2020 : 19,24 %. On le voit, le potentiel est colossal. On estime de 70 000 à 75 000 points de charge installés à court terme en France.
Le véhicule électrique, pierre angulaire de l'écomobilité
De cette avancée, tant technologique qu’environnementale, François Gatineau ne peut que se réjouir. Ce professionnel a développé depuis bientôt trois décennies une expertise dans la mobilité électrique. À bien des égards, c’est un militant, dans son savoir-être et son savoir-faire. C’est dans cette philosophie d’action qu’il a porté sur les fonts baptismaux en 2016 Mobileese. Il est à la tête d’une entreprises distribuée, dont il explique le concept : «Mes collaborateurs consultants et techniciens résident au cœur des régions, au plus près des territoires. À Metz, notamment. Selon l’endroit où l'on habite, les spécificités locales, la mobilité prend différents visages. Il faut donc connaître les caractères des régions et départements.» Mobileese s’inscrit dans un soutien actif aux collectivités et entreprises, certifiée Afnor. Avec un process à plusieurs entrées : stratégie mobilité électrique, infrastructure de recharge, plan de mobilité, flotte de véhicules. S’il dit «faire preuve d’une grande pédagogie dans sa démarche», François Gatineau souhaiterait que le débat public s'empare, comme d'une question primordiale, de ce levier essentiel qu'est cette filière d'excellence. Lui, continue, d'expliquer, de transmettre, de croire dur comme fer à cette mobilité verte. Du chemin a été fait. Il en reste beaucoup à parcourir. Pour la planète, pour les générations futures, il s'agit là d'une impérieuse nécessité. Si l'Etat doit donner l'impulsion, c'est au coeur des territoires qu'elle s'anime. Ici, chacun d'entre nous peut être acteur du changement.
Pour aller plus loin :
https://mobileese.com/