La "mission Vasseur" mise en orbite
Début juillet, s’est installé le comité d’appui opérationnel à la revitalisation et à la réindustrialisation des Hauts-de-France, placé sous le patronage de Philippe Vasseur. Première en France, ce dispositif particulier se donne 18 mois pour observer les premiers résultats sur l’économie de la région.
Nommé fin mai dans ses nouvelles fonctions, Philippe Vasseur n’a pas perdu de temps pour mettre sur pied le «commando» qui devrait lui permettre de mener à bien une vaste mission : la redynamisation de l’industrie régionale. Début juillet, l’ancien président de la CCI Nord de France, entouré de Xavier Bertrand et du préfet de Région Michel Lalande, a donc procédé à l’installation officielle du comité qui doit présider à «la revitalisation et à la réindustrialisation des Hauts-de-France». Un comité restreint d’une quinzaine de personnes, issues de différentes institutions et représentant l’Etat, le Conseil régional et la CCI, qui devront travailler ensemble pour donner plus de moyens, et des réponses plus rapides, aux entreprises. Le comité est appelé à se réunir tous les quinze jours pour faire le point sur les opérations en cours, pilotées au quotidien par six personnes réunies autour de Philippe Vasseur. Une équipe très restreinte, voulue agile et polyvalente, capable d’agir vite et bien. «Notre mission, c’est de mobiliser tous les acteurs du territoire, dans une recherche de synergie, d’efficacité et de simplification. Nous ne voulons empiéter sur les terres de personne, mais mettre toutes les expertises disponibles au service de la région», résume Philippe Vasseur.
Unique en France. Pour l’heure, huit territoires prioritaires ont été désignés comme ayant «particulièrement souffert» ces dernières années. Les arrondissements de Béthune, Lens, Valenciennes, Roubaix-Tourcoing, Maubeuge, Dunkerque, Douai et Tergnier seront donc les premiers concernés par le dispositif.
«A partir de septembre, je vais passer au moins une journée dans chacun des huit territoires visés par l’expérimentation, pour rencontrer les élus et les chefs d’entreprise, créer le dialogue et réveiller le dynamisme de ces territoires. Je ne suis pas un magicien, mais un peu de cohésion peut faire beaucoup dans la région», poursuit Philippe Vasseur.
«L’expérience que nous nous apprêtons à mener est unique en France, il s’agit d’essayer quelque chose de nouveau et de vraiment efficace, pointe pour sa part Xavier Bertrand. Il y a beaucoup de défis à relever, dans une région où les taux de chômage sont 25% supérieurs à la moyenne nationale. La région a un très grand passé industriel, mais je crois qu’elle a aussi un avenir ; nous pouvons réimplanter des industries et revitaliser les bassins d’emplois. Nous avons une obligation de résultat, de créer de nouveaux emplois. Philippe Vasseur n’a pas de baguette magique, mais il a des équipes, de l’expérience et du savoir-faire.»
Pas de tracas. Concrètement, le nouveau dispositif entend mettre au service de toutes les entreprises les moyens qui sont aujourd’hui débloqués pour aider les plus grandes. Accélération des procédures et de l’obtention des divers permis, aides financières ou techniques seront désormais accessibles à toutes les entreprises, qu’elles promettent de créer 15 ou 150 emplois. Un avant-goût du statut de «zone franche réglementaire» appelée de ses vœux dans la région par Xavier Bertrand, qui lui permettrait de peser davantage dans la compétition qui l’oppose aux autres régions françaises, mais aussi à la Belgique ou aux Pays-Bas. «On veut faire passer le message que choisir les Hauts-de-France, c’est choisir la garantie qu’il n’y aura pas de tracas», martèle le président de Région.
Guidée par la volonté de «démarrer très vite», l’équipe sera opérationnelle dès la rentrée et aura toute licence pour utiliser tous les moyens budgétaires et humains disponibles dans la région, et encourager le développement ou l’installation des entreprises. La mission ne se donne pour le moment aucun objectif chiffré, mais promet des résultats tangibles d’ici 18 mois.