La ministre déléguée à l’Industrie chez ArcelorMittal
Le plan de relance de l’économie présenté début septembre par le Gouvernement comprend un gros volet «transition écologique» par le biais, notamment, d’un fonds de décarbonation de l’industrie doté d’une enveloppe de 1,2 milliard d’euros. Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée à l’Industrie, est venue le présenter chez ArcelorMittal Dunkerque.
Le territoire dunkerquois est riche d’une industrie performante, qui a entrepris de gros efforts d’investissements et d’innovation pour réduire ses émissions de polluants atmosphériques. Malgré tout, ses émissions de CO2 restent encore trop importantes. Le fonds de décarbonation de l’industrie mis en place par le Gouvernement, dans le cadre du plan de relance économique pour accompagner les entreprises dans leur transition écologique, apparaît donc comme une excellente nouvelle pour le territoire.
Un projet pilote
De ce fait, il n’est pas étonnant que la ministre déléguée à l’Industrie, Agnès Pannier-Runacher, ait choisi le Dunkerquois, et plus particulièrement l’un des fleurons de son industrie, ArcelorMittal, pour venir le détailler. Le sidérurgiste a, en effet, fixé comme objectif à l’ensemble de ses sites européens une réduction de 30% de leurs émissions de CO2 d’ici 2030, afin de contribuer au «Pacte vert» voulu par la Commission européenne. Dans ce cadre, il teste actuellement un pilote industriel sur le haut-fourneau n°2 de Dunkerque. Ce pilote, baptisé “Igar”, doit permettre la capture du CO2 résiduel et sa transformation en gaz synthétique qui pourra, ensuite, être réinjecté dans le haut-fourneau à la place des combustibles fossiles pour réduire le minerai de fer.
Dans le même temps, le sidérurgiste construit depuis plusieurs mois un projet pilote de captage et de stockage du CO2, le projet 3D, qui devrait, dès 2021, capter 500 kg de CO2 par heure dans les gaz sidérurgiques, grâce à l’intégration de technologies très innovantes qui permettent de réduire les coûts de captage, de purification et de liquéfaction du CO2 des gaz résiduels. Enfin, le site de Dunkerque d’ArcelorMittal espère pouvoir réduire de 8% supplémentaires ses émissions de CO2 en intégrant deux fois plus d’acier recyclé dans sa production et jusqu’à deux millions de tonnes par an. Ces trois projets visent à une réduction de 33% des émissions de CO2 d’ici 2030 et à la neutralité carbone en 2050.
«Le fonds de décarbonation de l’industrie bénéficiera jusqu’en 2022 d’une enveloppe de 1,2 milliard d’euros, dont 200 millions engagés dès cette année», a précisé Agnès Pannier-Runacher. Deux premiers appels à projets sont d’ores et déjà ouverts, avec pour objectif de dégager les premiers crédits avant la fin de l’année. Ils concernent des projets de 3 millions d’euros minimum qui seront choisis pour leur efficacité en termes de réduction d’émissions. L’un porte sur des projets pour une meilleure efficacité énergétique des procédés industriels. L’autre concerne le déploiement de la chaleur «verte». ArcelorMittal pourrait être l’un des premiers industriels à être retenu pour ces appels à projets.