La Métropole rouennaise livre son PLUi
Dans le climat tendu de la campagne aux élections municipales, la Métropole a voté ce vendredi 13 février son Plan local d’urbanisme intercommunal.
« Ce vote est sans aucun doute le plus important que nous ayons du à réaliser depuis la création de la Métropole ». Yvon Robert, le président de la Métropole rouennaise oscillait entre fierté et stress, à la veille du vote, ce vendredi 13 février, du premier Plan local d’urbanisme intercommunal de la Métropole. C’est en effet le premier construit sur l’agglomération à une échelle intercommunale, évolution majeure, qui permet d’harmoniser et globaliser les approches d’urbanisme sur les 71 communes de la Métropole. Une vraie avancée qui doit renforcer la cohérence territoriale des documents d’urbanisme, en lien direct avec le Plan de déplacement urbain et le Programme local de l’habitat ; mais aussi un travail colossal pour un territoire de 664 km².
Une procédure de 5 ans en concertation.
Il aura fallu la totalité de la mandature pour monter ce PLUi. Engagée après un vote métropolitain en 2015, la démarche, très encadrée par la loi, a nécessité une collaboration étroite entre les services de la métropole et ceux des 71 communes engagées. Par ailleurs 20 réunions publiques et une centaine d’ateliers ont été organisés, en parallèle d’une ouverture d’outils de concertation et d’information (site web, newsletters…). De quoi réaliser un document voté à une large majorité en juin dernier, avant l’ouverture de l’enquête publique. Cette dernière a d’ailleurs abouti à un avis favorable de la commission d’enquête, malgré 3 réserves émises, et acceptées par la Métropole. Au final, le PLUi se veut le reflet d’un territoire équilibré qui compte 1/3 de sa surface en forêts et 1/3 en zones naturelles et agricoles. Les zones immédiatement urbanisables ont été réduites considérablement par rapport aux documents actuels, passant de 1500 à 1000 ha.
Pour les zones d’activité, la même approche globale, sur l’ensemble du territoire a été privilégiée. « Nous avons réalisé un état de lieux, et nous avons ensuite fait des choix, explique Françoise Guillotin, la vice-présidente de la Métropole qui a porté ce dossier. Nous avons supprimé des zones d’activité qui nous paraissaient trop petites ou mal positionnée. Et nous avons au contraire cherché à renforcer les zones d’activités existantes. »
Mobilisation des friches industrielles.
Cela se traduit également par une mobilisation des friches industrielles, qui devraient absorber 70 % de la prévision du besoin de développement. A noter également l’impact de l’accident Lubrizol, qui a conduit la collectivité à revoir, à l’issue de l’enquête publique, le zonage à proximité des sites du port de urbanisme intercommunal. « Nous avons fait en sorte que les activités en place puissent perdurer, mais qu’il ne soit plus possible de construire de nouvelles installations de type Seveso. », précise Yvon Robert. Une bande classée UXM est ainsi proposée entre la zone portuaire et les zones d’habitation. Côté commerces, le choix a été fait d’encourager la mixité fonctionnelle, en facilitant l’implantation de linéaires sur les rez-de-chaussée, dans les zones à dominante d’habitation (zones UA et UB).
Désormais voté, malgré la mobilisation des candidats d’opposition aux élections municipales, ce PLUi sera opposable à toute décision d’urbanisme sur le territoire métropolitain, à compter de la mi-mars.