La métallurgie recrute dans les Hauts-de-France

Forte de ses 3 806 établissements, 122 000 salariés et 10 500 intérimaires, la métallurgie reste un fleuron dans la région. Loin d'être un secteur archaïque, c'est au contraire un secteur à la pointe de la technologie en phase avec la nouvelle génération. La phase 1 des finales nationales du Pôle industrie - section soudage - des Worldskills ont été organisées à Pont-Sainte-Maxence (Oise) pour mettre en avant des talents et attirer les jeunes.

La phase 1 des finales nationales du Pôle industrie des Worldskills ont été organisées à Pont-Sainte-Maxence chez Lincoln Electric.
La phase 1 des finales nationales du Pôle industrie des Worldskills ont été organisées à Pont-Sainte-Maxence chez Lincoln Electric.

Lincoln Electric – groupe américain leader mondial de produits de soudage, de machines de découpage et de traitement de l'air, anciennement SAF (Soudure autogène française) – a accueilli, les 19, 20 et 21 mai derniers, la phase 1 des finales nationales du Pôle industrie – section soudage – des Worldskills, les Olympiades des métiers et l'unique compétition internationale des métiers (60 métiers y sont représentés). 

Cette entreprise est très représentative des métiers de la métallurgie : alors que le procédé a été créé à la fin du XIXe siècle, La Soudure autogène française (SAF), fondée en 1909, se rapproche rapidement de la société Air liquide spécialisée dans la fabrication d'oxygène liquide... Une collaboration permettant le développement de nouveaux procédés, dont le soudage au chalumeau oxyacétylénique. 

La SAF fait construire en 1913 l'usine de Pont-Sainte-Maxence, destinée à la fabrication d´appareils de soudage, de découpage et de petits postes portatifs d'acétylène. En 2014, elle se lance dans la fabrication de générateurs de soudage et, en 2017, Lincoln Electric la rachète, propulsant l'entreprise isarienne sur le marché mondial de la soudure.

Aujourd'hui, à Pont-Sainte-Maxence, il n'y a plus de production – désormais ailleurs en France et en Slovaquie –, mais le bureau d'étude, le centre technique, les essais, les formations et un showroom présentant les dernières technologies de l'entreprise. Des technologies à l'image de l'évolution du métier de soudeur et des autres métiers en général. «Le métier de soudeur est à la base de tous les assemblages, il est hautement stratégique, précise Éric Maillet, président de l'UIMM (Union des industries et métiers de la métallurgie) Picardie. Mais c'est aussi un métier technique qui demande de la précision et une technique particulière qui est aidée aujourd'hui par la robotique.(...) La robotique est précieuse et capitale pour la fabrication des grandes séries, sans oublier que la qualité procurée par un homme est primordiale.» 

Si la robotique est «l'avenir» de la métallurgie, elle n'en reste pas moins la nouvelle manière de travailler. Exit la fumée toxique et le dos courbé : le soudeur travaille avec des outils performants, programme des robots et vérifie la qualité. Et même si son expertise est essentielle, il monte en compétences grâce à la robotique. «Nous sommes dans l'industrie du futur. Le soudage se modernise. Les formations sont faites par exemple par simulateur», continue Éric Maillet, défenseur passionné de ces métiers.

Des recrutements prévus en 2021

Toutefois, les métiers de la métallurgie sont mal connus et les formations, peu mises en avant, même si l'apprentissage est de nouveau revalorisé. Pourtant, «ces métiers sont tout à fait en adéquation avec la nouvelle génération, très numérique, constate encore Éric Maillet. Car les métiers de la métallurgie utilisent le numérique, donc les jeunes sont totalement en phase avec nos métiers d'aujourd'hui.» 

Ces métiers sont très représentés et la filière est dynamique dans la région, à tel point que le secteur recrute : cette année, 20 000 projets de recrutements sont prévus (tous types de contrats) avec comme métiers les plus recherchés des techniciens en mécanique et dans les métaux, de l'usinage, de la chaudronnerie, de la maintenance industrielle, dans le réglage des équipements de production ou encore de soudage. Dans les Hauts-de-France, les entreprises de la métallurgie emploient 1 860 soudeurs et 353 intérimaires, un activité dynamique qui prévoit 515 projets de recrutements dans les 12 prochains mois.

Les Worldskills, une vitrine de l'excellence

Pour attirer les jeunes, l'UIMM est engagée dans les Worldskills, le plus grand concours international des métiers. «C'est un centre mondial d'observation», précise Bruno Voland, président de l'UIMM Lyon et représentant des Worldskills en France. Là, les meilleurs espoirs (le concours est ouvert aux candidats âgés de 23 ans maximum) s'affrontent pour intégrer l'équipe de France des métiers (la finale nationale aura lieu à Lyon en janvier 2022) et ainsi représenter la France au concours mondial prévu à Shanghai en 2022. «Les Worldskills, c'est aussi un bon moyen de faire connaître les métiers par les jeunes, continue Bruno Voland. Nous avons un déficit d'image, il faut ouvrir nos entreprises car il y a de nouveaux métiers et de nouvelles compétences à mettre en lumière.»