Initiative
La maîtrise de l’allemand, passeport pour le futur
La semaine prochaine, le département de la Moselle organise la manifestation «Faites de l’allemand», déclinée dans les écoles. Dans la volonté de sensibiliser les jeunes et les familles quant à l’intérêt de pratiquer la langue de Goethe, il y a aussi une réalité socio-économique pour de nombreux jeunes mosellans : la maîtrise de l’allemand est une source d’insertion professionnelle…
Du 7 au 11 juin, les écoles primaires et collèges de Moselle accueilleront la manifestation de la «Faites de l’allemand». Cette 5e édition est initiée par le département de la Moselle et s’inscrit comme un projet transfrontalier à visée éducative fédérant une vingtaine de partenaires de la Grande Région Transfrontalière. Elle se situe dans le cadre de l’initiative SESAM-GR et bénéficie d’un subventionnement à hauteur de 60 % du programme européen INTERREG VA Grande Région. Durant quatre jours, écoles et collèges vivront au rythme des ateliers thématiques, dégustation de produits d’outre-Rhin, temps d’échanges, expositions en langue allemande. Assurément, «Faites de l’allemand» est un pari sur l’avenir : celui de la jeunesse mosellane, vivier où se trouvent les futurs salariés et entrepreneurs.
L'allemand, langue du commerce
L’Allemagne, avec son faible taux de chômage, son performant système d’apprentissage, son économie croissante malgré la crise, est devenue la destination prisée de nombreux travailleurs du monde entier. Clairement, les demandeurs d’emploi étrangers, les salariés ambitionnant une évolution de carrière ont de bonnes chances de trouver un job outre-Rhin. La maîtrise de la langue allemande est plus qu’un atout. Il faut rappeler que l’Allemagne reste le premier partenaire économique de la France, que l’allemand est la langue étrangère la plus utilisée dans le commerce, derrière l’anglais. Selon la Fédération des associations franco-allemandes pour l’Europe, les entreprises françaises ont trois fois plus de clients germanophones qu’hispanophones. Parler l’allemand peut donc faire la différence, surtout si on veut franchir le Rhin. Le tissu économique allemand est constitué de 98 % de TPE, PME et entreprises familiales. Certaines ont beau être des leaders dans leur domaine d’activité, on n’y parle pas forcément anglais.
La langue, la culture, la vie
Autre chiffre à connaître : 40 % des entreprises allemandes ont du mal à trouver des candidats qualifiés. Elles se tournent donc vers les pays étrangers. La Lorraine et la Moselle ont ici pléthore d’atouts, demeurant des axes frontaliers privilégiés. Maîtriser une langue, c’est aussi s’approprier sa culture, ses références, ses codes. Sur un plan professionnel, cela permet de nouer une relation plus aisée avec ses interlocuteurs. C’est également une marque de respect vis-à-vis du pays d’accueil. Ne pas connaître un mot d’allemand quand on décide de travailler, voire de s’installer outre-Rhin, peut être bien compliqué dans la vie quotidienne : négocier un bail, demander un renseignement, acheter un ticket de métro… Difficile dans ce cas de faire l’impasse sur la langue, à moins de vivre dans une bulle, coupé des habitants, de la culture, de la vie du pays. L’action «Faites de l’allemand» dépasse donc largement le périmètre de ces quatre jours d’animations.
«98 % des entreprises allemandes sont des TPE/PME, 40 % disent avoir des difficultés à recruter des candidats qualifiés.»