La Maison du billard a 30 ans
La Maison du billard, c’est une entreprise familiale, née de la volonté d’un autodidacte, Philippe Rogé, et de sa femme Lise. Profession : “marchands de bonheur”.
Entrer dans cette entreprise située au 5 bis rue des Soupirs à Sailly-sur-la Lys, c’est renouer avec des odeurs, des sensations presque oubliées. Cire, essence de térébenthine et senteurs de bois de toutes sortes enivrent dès la porte franchie. Dans ce magasin, vitrine de tout ce qui peut exister en matière de billards et jouets en bois destinés aux particuliers, aux entreprises et collectivités, les tentations sont nombreuses.
Alors, adoptés pour un jour ( il y a en effet plus de 150 jeux à louer) ou pour plusieurs années, billards et jeux dits “d’estaminet” feront partager des moments conviviaux en famille ou entre amis. A l’ère du toutnumérique, comment expliquer ce regain d’enthousiasme pour ces jeux traditionnels ? A la question, Philippe Rogé répond, tout sourire, que “ces moments conviviaux sont irremplaçables”. Certes, il a fallu s’adapter au marché, mais “l’hyper-sensibilité aux différents marchés” qui le caractérise lui a toujours permis de répondre aux nouveaux besoins.
C’est en 1981 que débute cette belle aventure portée à l’époque par les jeux pour cafés : flipper, juke-box, baby-billard. En 1991, ce sont les deux tiers du chiffre d’affaires qui sont réalisés avec ceux-ci mais, rapidement, une baisse sensible de la fréquentation de ces établissements se fait sentir. Heureusement, à la même époque, le billard devient très populaire par l’organisation notamment de nombreuses compétitions. En découle une première adaptation en réponse à la demande croissante d’équipements pour billard émanant de particuliers. C’est pour Philippe Rogé l’occasion de s’agrandir. Il ouvre donc un magasin de 15 m2 d’accessoires pour le billard. Dans cette continuité, il devient revendeur exclusif Nord-Pas-de- Calais et Belgique des billards “Eurobillard”. Fin 1990, c’est la clientèle de la métropole lilloise qu’il tente de satisfaire, attirée par les campagnes, leurs estaminets et leurs jeux traditionnels, notamment dans les monts des Flandres. Une véritable renaissance pour ces vieux jeux et jouets traditionnels qui ressortent alors des greniers et des caves mais qui ne sont plus fabriqués. Nouveau challenge pour Philippe Rogé qui décide de relancer non seulement la fabrication de tous ces jeux traditionnels (billard Nicolas, jeu de la grenouille, la meule, la boule à pente…) mais aussi d’en créer de nouveaux dans ses ateliers. Tous ont “comme point commun d’être des jeux avec des règles simples autour desquels des joueurs, toutes générations confondues, prendront plaisir à se rencontrer”.
C’est grâce à une équipe de sept personnes actuellement (menuisiers, commerciaux, livreurs) que ces jeux chevillés à l’ancienne, de finitions cirées, “donc faits pour durer”, vont voir le jour et être diffusés à travers toute la France mais aussi en Europe. Outre la vente ou la location, la Maison du billard peut aussi s’occuper du déménagement des billards (démontage et remontage), du retapissage (changement de drap sur ardoises et bandes), de la réparation, du changement de procédés et viroles, de la fourniture de pièces détachées, sans oublier les jeux traditionnels et d’estaminet (poires, buses, lyres, quilles, toupies, palets, boules en bois, pions…), les Baby foot Stella, etc. Avec de plus une grande facilité d’accessibilité car tous ces services sont diffusés sur catalogue, site Internet ou boutique en ligne.
L’adaptation, la créativité et la recherche permanente d’innovation semblent bien être à l’origine de ce succès familial. Et le choix d’intégrer leur fille, Fanny Rogé, représentante de la troisième génération de la famille Rogé, qui devra débusquer de nouveaux clients (ludothèques, campings, les villages vacances…) reflète le dynamisme et l’envie de durer de la Maison du billard. Et si les nouvelles générations s’adonnent à d’autres divertissements, il restera bien toujours un espace disponible pour accueillir quelque billard ou jeu, peut-être même le dernier-né, le Black Hole, médaille d’Or au concours Lépine et “fruit du mariage parfait entre le billard et les jeux traditionnels”.