Emploi
La Maison d’arrêt d’Amiens veut nouer des partenariats avec des entreprises locales
La Maison d’arrêt d’Amiens cherche à développer les activités de ses trois ateliers afin de proposer davantage d’opportunités professionnelles aux détenus. Deux entreprises locales se sont montrées intéressées .
« Tous les détenus font une demande pour travailler, mais actuellement seulement 33% occupent un emploi faute d’activité suffisante. Ce n’est pas assez, notre objectif est de monter à 50/ 60%, lance Tété Mensah-Assiakoley, directeur de la Maison d’arrêt d’Amiens. La détention doit aussi permettre à la personne détenue de mener une réflexion sur ce qui l’a amenée ici, à travailler sur ce qui ne va pas dans sa vie pour ensuite mener une existence paisible. Les soins, le maintien des liens familiaux, la formation et, bien sûr, le travail sont des éléments qui permettent cela », insiste-il avant d’évoquer les autres enjeux autour de l’emploi en détention, à savoir le soutien à la famille ou l’indemnisation des parties civiles.
Des ateliers à disposition
« Actuellement, nous avons trois ateliers qui assurent des activités d’assemblage, d’emballage et de réparation de petit électroménager », explique Tété Mensah-Assiakoley. Si les deux premières tâches sont réalisées directement pour le compte d’entreprises, la troisième est chapeautée par l’association Wallbreaker qui a implanté un chantier d’insertion au cœur de la Maison d’arrêt. « Les détenus travaillent du lundi au vendredi, de 7 heures à 13 heures/ 13 h 30. Il est possible, exceptionnellement, d’aller au-delà de ces horaires », détaille-t-il.
Depuis la réforme du travail pénitentiaire entrée en vigueur en mai dernier, le statut du détenu salarié se rapproche un peu plus du droit commun. Ainsi, le Contrat d’emploi pénitentiaire (CEP) prévoit une période d’essai, fixe une rémunération minimale (45% du Smic pour les activités de production), un temps de travail hebdomadaire et ouvre certains droits sociaux.
Les entreprises qui souhaitent employer des détenus signent avec la Maison d’arrêt un contrat d’implantation détaillant les tâches à réaliser, la durée d’engagement, les rémunérations, les conditions de circulation des marchandises… « Ce sont les entreprises qui sélectionnent les candidats, nous faisons simplement de la mise en relation, un peu comme Pôle emploi. Chaque atelier accueille en moyenne une quinzaine de personnes », note Tété Mensah-Assiakoley. Si les agents de la Maison d’arrêt assurent la sécurité, la formation et l’encadrement est à la charge des entreprises.
Répondre aux besoins
Mais
la Maison d’arrêt d’Amiens reste le premier employeur des
détenus : « Nous faisons appel à une centaine de personnes
pour assurer des travaux de maintenance, de cuisine et de nettoyage »,
souligne-t-il. Des occupations qui ont fait germer une autre idée
dans l’esprit du chef d’établissement : proposer des
formations aux métiers de la restauration. « Nous sommes
conscients que c’est un secteur qui rencontre beaucoup de
difficultés pour recruter de nouveaux collaborateurs, c’est une
réelle opportunité d’insertion pour les détenus », confie
Tété Mensah-Assiakoley, qui souhaite se
rapprocher rapidement des acteurs du secteur afin de lancer ce projet
dès la rentrée prochaine.