Innovation sociale : la locomotive de l’économie de demain
Apparue dans les années 1960, l’innovation sociale n’a commencé à se développer que depuis une décennie. Porté par des théoriciens du management et des entrepreneurs sociaux, ce nouveau modèle économique s’impose aujourd’hui comme un moteur de l’économie de demain.
Il existe aujourd’hui plusieurs définitions de l’innovation sociale, mais la plus commune reste celle du Conseil supérieur de l’économie sociale et solidaire (CSESS) «L’innovation sociale consiste à élaborer des réponses nouvelles à des besoins sociaux nouveaux ou mal satisfaits dans les conditions actuelles du marché et des politiques sociales, en impliquant la participation et la coopération des acteurs concernés, notamment des utilisateurs et usagers. Ces innovations concernent aussi bien le produit ou service, que le mode d’organisation, de distribution, dans des domaines comme le vieillissement, la petite enfance, le logement, la santé, la lutte contre la pauvreté, l’exclusion, les discriminations…» Faisant appel à l’intelligence sociale et collective, l’innovation sociale constitue aujourd’hui un levier incontournable du développement économique. Selon une étude menée par ESS France, en janvier 2021, l’économie sociale et solidaire représente 14 % de l’emploi salarié privé, avec 2,4 millions de salariés. Ces derniers travaillent dans plus de 220 000 établissements sous différentes formes : associations, coopératives, mutuelles et fondations. Dans le contexte actuel, les politiques publics jouent un rôle essentiel pour favoriser l’émergence de l'innovation sociale, notamment par l’application des mesures budgétaires, législatives et fiscales.
Les enjeux sociétaux
L’innovation sociale répond à plusieurs problématiques en lien avec l’emploi, la santé, le logement, la petite enfance, le vieillissement, la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, etc. Elle peut être un moyen crucial pour instaurer de nouvelles politiques publiques, moderniser les services publics, favoriser l’emploi et encourager la cohésion sociale. Plusieurs projets ont été développés en ce sens, par exemple l’inclusion professionnelle des personnes éloignées de l’emploi ou en situation de handicap, l’élaboration des plateformes de financement participatif pour soutenir des projets sociaux et la création de réseaux de producteurs pour faciliter l’achat de produits locaux et favoriser le circuit court.
Les acteurs de l’innovation sociale
Générateur de développement économique, l’innovation sociale repose sur l’interaction entre les différents acteurs de l’économie qu’ils soient citoyens, pouvoir public, collectivités territoriales, associations loi 1901, fondations d’entreprises, entreprises sociales et inclusives ou encore entreprises classiques. Unis tous pour initier des démarches participatives et collaboratives afin de répondre aux besoins sociaux en évolution, ces acteurs ont besoin d’un accompagnement adapté pour être bien orientés, trouver une source de financement et tracer une stratégie de développement. Pour mener à bien leurs projets, ils doivent identifier les bons interlocuteurs (collectivités territoriales, incubateurs, start-up spécialisées en accompagnement…) et bien présenter le projet en mettant en avant ses points forts et son caractère innovant et social. Pour réussir cette étape, ils pourront s’appuyer sur divers outils tels que, la liste d’orientations de caractérisation de l’innovation sociale entrepreneuriale. Établie en 2017 par le Conseil supérieur de l’Économie sociale et solidaire (CSESS), cette grille est réalisée par une trentaine d’acteurs notamment chercheurs, pouvoirs publics et acteurs de l’ESS et de l’innovation.
L’entreprise, un acteur clé
Développée initialement par les entreprises sociales (ESS), l’innovation sociale constitue aujourd’hui un outil de développement économique pour les entreprises dites «classiques». Ces entreprises s’engagent de plus en plus à satisfaire les besoins de la société par la création de nouveaux produits, par la proposition de nouvelles prestations, par le développement de nouvelles stratégies de management pour fidéliser leurs salariés, mais aussi par l’élaboration de nouveaux business-modèles et par l’expérimentation de nouveaux circuits de production ou de distribution.