La jeune entreprise Kab’inn mise sur les tiny house
Quand, en Bulgarie, une Bourguignonne en plein tour du monde rencontre un breton désireux de changer de voie professionnelle, une entreprise de Tiny House, Kab’inn, voit le jour. De retour en France, ils commercialisent un habitat minimaliste qui a le vent en poupe auprès de ceux qui veulent se déconnecter et s’octroyer une pause proche de la nature.
Stéphanie Pretlot et son mari ont embarqué leurs enfants pour un tour du monde avec l’idée de revenir à l’essentiel et de se recentrer sur leur famille. Après des mois de périple, ils font escale en Bulgarie où vit son frère qui veut ouvrir un centre d’appel. Stéphanie Pretlot, ancienne chargée de développement de centre d’appel, l’accompagne donc dans cette aventure. Pendant deux ans et demi, elle pose ses valises en Europe de l’Est.
« Je me suis occupée des recrutements et je suis tombée sur un profil qui m’a intriguée » se souvient-elle. Elle convie Jonathan Guennoc à un entretien qui vire rapidement à un échange plus informel autour de son projet. « Issu d’une carrière bancaire avec des responsabilités, il a tout plaqué pour redonner du sens à son projet de vie. Ces motivations faisaient miroir avec les miennes. » Au contact de la trentenaire, l’idée de Jonathan Guennoc, construire une cabine loin de la ville, prend son envol. « Son projet de tiny house m’a séduite et j’ai apporté les fonds qui manquaient pour se lancer. »
De l’idée à la conception
Les deux expatriés associent leurs idées, leur goût pour l’écologie, en prenant en compte un certain confort, pour donner naissance à Kab’inn. Ils créent leur premier modèle Joy en janvier 2020 avec l’idée de le présenter à la foire de Paris. Malheureusement, la crise sanitaire a bouleversé leur projet. « Je suis revenue au Creusot en Saône-et-Loire. Le maire de Pierrefitte-sur-Loire dans l’Allier, au sud du Creusot, a voulu soutenir le projet et a mis un terrain à disposition. » En location à la nuitée, face à un lac, l’hébergement insolite fait vite le plein via Airbnb.
Ecologiques et innovantes, les tiny house sont de plus en plus plébiscitées. « Certaines sociétés concurrentes peinent à fournir, avec parfois jusqu’à deux ans d’attente » précise Stéphanie Pretlot. Récompensé par plusieurs prix d’architecture, le modèle Joy, lumineux et confortable, séduit les particuliers comme les groupes hôteliers. « Nos Kab’inn offrent un logement complémentaire ou une alternative à ceux qui veulent s’isoler en pleine forêt, campagne ou en bord de mer pour se ressourcer et renouer avec la nature. »
Petit logement pour petit budget
L’hébergement de 21 m2, construit en bois et matériaux recyclés, nécessite un délai de trois mois pour la construction en Bulgarie et un budget débutant à 50 000 euros. « A cause de la pénurie de matériaux, on ne peut pas garantir nos prix sur le long terme. » L’intérieur de la cabine, réalisé sur-mesure, comprend un frigo, une plaque, un lit d’appoint avec des rangements et peut se concevoir de façon autonome avec des toilettes sèches, un système d’épuration et des panneaux photovoltaïques ou bien se reposer sur les raccordements disponibles.
« On ne peut toutefois pas installer une tiny house n’importe où. Nous étudions chaque projet en lien avec la mairie du lieu prévu. » Depuis la première vente en janvier 2021, Kab’inn a installé huit tiny house en France et adressé une dizaine de devis.
Pour Aletheia Press, Nadège Hubert