La France ne doit pas "partager" sa dissuasion nucléaire qui doit rester "française", estime Le Pen

La dissuasion nucléaire de la France doit rester "française" et "on ne doit pas la partager", a estimé...

Marine Le Pen au Salon de l'agriculture, le 1er mars 2025 © Behrouz MEHRI
Marine Le Pen au Salon de l'agriculture, le 1er mars 2025 © Behrouz MEHRI

La dissuasion nucléaire de la France doit rester "française" et "on ne doit pas la partager", a estimé samedi Marine Le Pen.

La leader du Rassemblement national s'exprimait en marge du Salon de l'agriculture après que le président français Emmanuel Macron, à la tête d'une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-uni, s'est dit prêt à "ouvrir la discussion" sur une dissuasion nucléaire européenne.

"La dissuasion nucléaire française doit rester une dissuasion nucléaire française" et "on ne doit pas la partager, on doit encore moins la déléguer", a déclaré Mme Le Pen, interrogée sur les développements qui ont suivi l'affrontement verbal entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump vendredi à Washington.

Elle a exprimé à cet égard sa "tristesse de l'absence d'une voix forte et indépendante qui devrait être celle de la France".

La cheffe de file des députés RN a jugé "normal" qu'il "puisse y avoir des frictions" entre deux dirigeants politiques, après les échanges tendus, devant les caméras, entre le président américain et son homologue ukrainien.

"Que des dirigeants de nations puissent se parler avec passion, qu'il puisse y avoir des frictions, qu'il puisse y avoir des mots durs, après tout, c'est assez normal", a affirmé Mme Le Pen, tout en reconnaissant que la publicité de ces échanges a "pu entraîner une émotion légitime". 

"C'est un chemin difficile de construire la paix" et "ce serait dommage de considérer que, parce que ce moment est difficile, il rompt tout espoir d'arriver à une paix", a-t-elle ajouté.

La leader du parti d'extrême droite a aussi jugé que "ceux qui disent que les États-Unis ne sont pas des alliés" n'étaient "pas raisonnables". "Evidemment que les États-Unis (sont) un allié de la France", a-t-elle dit.

"Est ce qu'on sort de l'Otan ? Non, bien sûr, tout ça, ceux qui disent cela ne sont pas des gens raisonnables", a-t-elle ajouté.

Sur la dissuasion nucléaire, Emmanuel Macron s'était exprimé vendredi soir en marge d'une visite au Portugal et répondait à une demande du futur chancelier allemand Friedrich Merz.

Devant le spectaculaire rapprochement des Etats-Unis de Donald Trump avec la Russie, Friedrich Merz a jugé nécessaire que l'Europe se prépare "au pire scénario" d'une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.

"Si les collègues veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion très profondément stratégique. Elle a des composantes très sensibles et très confidentielles mais je suis disponible pour que cette discussion s'ouvre", a dit M. Macron vendredi dans une interview aux chaînes portugaises RTP1 et RTP3.

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