La formation fait bouger la dentelle

Il y a trois ans, les apprentis n’étaient que 8 ; cette année, 14 élèves sont en formation (6 en BEP et 8 en terminale bac professionnel). «L’apprentissage est une voie de la réussite et de l’excellence», a souligné Yvon Dehay, proviseur du lycée du Détroit et directeur du Centre de formation municipal dédié à la dentelle. Et de saluer l’engagement de tous les partenaires du Centre : «La Région nous soutient dans l’acquisition du matériel et au niveau social. La Ville est toujours à nos côtés et l’Agglomération nous a aidés sur un dossier en participant à un tour de table financier.» Pour Natacha Bouchart, sénatrice-maire de Calais, le soutien a été renouvelé, notamment avec l’annonce d’un projet de déménagement de la formation dentelle dans d’autres locaux : «Nous n’en sommes qu’à l’étude de faisabilité pour un lieu plus adapté. Le Centre doit être à sa place, près de la Cité internationale de la dentelle.» L’endroit pourrait bien être l’ancien dépôt de vente de dentelle de Noyon, fermé en 2012 et qui jouxte un mur du musée de la dentelle. La ville pourrait s’en rendre propriétaire, Noyon cédant une partie de son patrimoine immobilier depuis quelques années.

Formation pour Calaisiens et Caudrésiens. Pour autant, un autre choix existe : rénover ou reconstruire le siège de l’ancienne chambre syndicale des dentelliers où se trouvent actuellement les ateliers techniques pour la formation des futurs tullistes. La municipalité l’a racheté au groupe Calais dentelles, syndicat patronal des derniers dentelliers calaisiens que pilote le Medef à Coquelles. Autre nouveauté, un rapprochement entre les deux places régionales de la dentelle, Calais et Caudry. Connaisseur de la psychologie des dentelliers, Yvon Dehay a décidé de rapprocher Caudrésiens et Calaisiens via la formation. «Le Conseil régional va prendre en charge les allers-retours en train pour les élèves de Caudry qui viendront suivre nos formations. La prise en charge comportera aussi quatre nuitées hebdomadaires», a détaillé le proviseur. Derrière lui, sur le tableau d’honneur dédié aux entreprises partenaires du CFA, Sophie Harismendy, DRH chez Noyon, et Franck Duhamel, dirigeant du fabricant Codentel, écrivaient de concert le petit mot d’encouragement traditionnel.

 

 

Des contrats d’apprentissage 

Ils y sont presque tous : Noyon, Desseilles, Codentel… Les fabricants de dentelle de Calais ont joué le jeu en prenant en contrat d’apprentissage quelques élèves du lycée du Détroit. Partenaires d’une tradition et d’un savoir-faire centenaires, les entreprises Noyon et Codentel (respectivement représentées par Sophie Harismendy et Franck Duhamel) ont symboliquement signé le grand tableau d’honneur du lycée. Un signe d’espoir en ces temps difficiles pour la profession.