Culture

La Fondation du patrimoine présente un budget en hausse, mais insuffisant

En 2024, la Fondation du patrimoine a disposé de 102,7 millions d'euros, un budget en hausse, pour aider à sauvegarder petites églises, Notre-Dame de Paris, maisons paysannes ou sites naturels... En dépit du soutien croissant des particuliers et des entreprises mécènes, les besoins sont loin d'être comblés.

© Adobe Stock.
© Adobe Stock.

Des ressources en augmentation ; des besoins qui demeurent immenses. Le 31 janvier, la Fondation du patrimoine, reconnue d'utilité publique, dont l'objet est de recueillir des fonds pour contribuer au financement et d'accompagner les projets de sauvegarde et l'entretien de tout type de patrimoine en France, a annoncé ses résultats pour 2024, dans un communiqué. Son budget s'élève à 102,7 millions d’euros, en croissance de 18% par rapport à l'an dernier. En y incluant le mécénat pour Notre-Dame de Paris, la somme atteint 127,9 millions d’euros. Traditionnellement, le budget inclut plusieurs types de ressources, stimulées pour partie par le mécanisme de défiscalisation des dons. Les principales : mécénat (12%), successions en déshérence ( 12%), Loto du patrimoine ( 26%) et collecte de dons (26,8%).

L'an dernier, ces dons ont atteint 26,8 millions d'euros, en hausse de 28% par rapport à 2023. Au regard de ces ressources croissantes, la Fondation a accru ses activités. Pour l'essentiel, ces dernières se concentrent sur le patrimoine non protégé au titre des monuments historiques, le « petit patrimoine ». En 2024, la Fondation a ouvert 1 047 collectes de dons, en hausse de 19 % par rapport à 2023. Au total, elle a contribué à sauver 2 320 projets, en 2024 (et plus de 43 600 depuis sa création en 1996).

Toutefois, cette activité est très loin de couvrir tous les besoins sur le territoire : 700 à 800 nouveaux signalements de patrimoine en péril sont recensés chaque année. En particulier, la Fondation du patrimoine souligne l'état « préoccupant » du patrimoine religieux, notamment dans les territoires ruraux : des milliers de ces édifices sont fermés au public ou menacent de tomber en ruines.

Nature, village martyr et Notre-Dame...

Le soutien au patrimoine religieux des villages fait partie des multiples projets menés par la Fondation en 2024, lesquels témoignent de l'extrême variété du patrimoine en France, et aussi, de la diversité des modalités d'action de la Fondation. L'an dernier, celle-ci a par exemple animé la collecte nationale en faveur de ces édifices religieux en milieu rural, lancée en septembre 2023. Au total, la campagne a mobilisé plus de 18 millions d’euros grâce à près de 60 000 donateurs, signe de l'intérêt des Français. Par exemple, le projet de restauration de la basilique néogothique Notre-Dame de Montligeon (Orne) a recueilli 285 604 euros, auprès de 198 donateurs. Dans un autre domaine, la préservation du village martyr d'Oradour-sur-Glane (Haute -Vienne) a recueilli 271 821 euros, auprès de 1 549 donateurs. A l'occasion du 80ème anniversaire du massacre, la Fondation a mis en place cette collecte et mobilisé de grands mécènes comme Dassault Histoire & Patrimoine, une autre des modalités de son action.

A divers titres, la Fondation collabore aussi avec les collectivités locales. L'an dernier, elle a par exemple lancé avec la région Nouvelle-Aquitaine le « Fonds NATURE ». Objectif : inviter les entreprises à financer des projets concrets pour restaurer et préserver le patrimoine naturel.

Tous les contributeurs sont indispensables. Début décembre, des mécènes, des partenaires et 100 des 236 000 « petits donateurs » qui avaient contribué à financer la restauration de Notre-Dame ont été invités à participer aux cérémonies de la réouverture de la cathédrale.


Recherche bénévoles

Il s'agit d'un « axe prioritaire » : la Fondation du patrimoine souhaite renforcer encore son réseau de bénévoles, en 2025. L'an dernier, ils étaient plus de 1 000, le double d’en 2017. La fondation souhaite atteindre 2 000 bénévoles à l’horizon 2027.