Entreprises

La Fédération BTP Moselle fait des propositions de rupture pour affronter le choc économique

On le sait. Les entreprises du BTP subissent de plein fouet l’une des conséquences de la crise pandémique, avec une hausse continuelle, depuis un an, des prix des produits et matériels de construction. S’y ajoute la flambée des prix des carburants. La Fédération BTP Moselle dit sa vive inquiétude et fait des propositions très concrètes pour affronter ce nouveau tsunami économique.

Les hausses des prix des matériaux et du carburant impactent déjà des nombreux chantiers.
Les hausses des prix des matériaux et du carburant impactent déjà des nombreux chantiers.

Porte-voix de quelque 1 200 adhérents, la Fédération BTP Moselle exprime un sentiment de désarroi et de colère quant à la situation qui frappe les professionnels de la branche. Hausse des prix des produits et matériels de construction, envolée des prix des carburants : nombre d’entreprises locales sont dans le doute. Comme l’explique la Fédération BTP Moselle : «Aujourd’hui, la profession a des difficultés à répercuter ces hausses de prix, qui peuvent représenter jusqu’à 70 % du coût de revient d’un chantier selon le métier. À l’exception des marchés publics, les mécanismes d’indexation de prix ne sont que très rarement utilisés par les clients, tant particuliers que professionnels.» Elle met en avant un autre facteur dans son propos : «Par ailleurs, dorénavant, des maîtres d’ouvrage commencent à renoncer à des projets dont les prix explosent et qu’ils ne parviennent plus à financer. Les coûts de construction sont également impactés par de nouvelles obligations réglementaires telles que la Réglementation Environnementale 2020 ou le renforcement de la gestion des déchets.» Depuis le début d’année de plus, les entreprises de BTP sont particulièrement désorganisées dans la gestion de leurs chantiers face aux absences de salariés touchés par la vague de la Covid-19. Cette situation entraîne des retards dans l’exécution des travaux. La situation des entreprises est particulièrement préoccupante. Pour assurer leur survie, la Fédération BTP Moselle demande : «la mise en place d’un mécanisme obligatoire de révision des prix pour tous les marchés de travaux dont la durée d’exécution excède trois mois, la neutralisation par ordonnance des pénalités de retard dans tous les marchés publics et privés du fait de l’absence de salariés ou de la pénurie de matériaux, l’approvisionnement prioritaire des circuits de distribution pour les professionnels qui permettrait d’atténuer les effets des difficultés d’approvisionnement pour les entreprises du BTP.» Entre une crise sanitaire qui n’est pas encore terminée - loin de là - et le conflit en Ukraine, difficile d’être béatement optimiste. Les professionnels du BTP, comme d’autres, sont face à un avis de tempête. Qu’il leur faut affronter. Leur mot d’ordre : être solidaires et entendus.

«Si aucune mesure de soutien au secteur du BTP n'est rapidement mise en place, c'est la mort prématurée qui se profile pour beaucoup d'entreprises», constate Pierre Schaeffer, président de la Fédération BTP Moselle.