De passage à Montreuil-sur-Mer

La Fabrique 4.0 roule pour valoriser les métiers de l'industrie

Durant une semaine, la ville de Montreuil-sur-Mer accueillait le camion de la Fabrique 4.0. Un outil qui doit permettre de valoriser, auprès de scolaires et des demandeurs d’emploi, le monde et les métiers de l’industrie.

La Fabrique 4.0 va sillonner les Hauts-de-France pour promouvoir l’industrie et ses métiers dans l’objectif de pallier le manque de main d’oeuvre de la région. © Aletheia Press/L.Péron
La Fabrique 4.0 va sillonner les Hauts-de-France pour promouvoir l’industrie et ses métiers dans l’objectif de pallier le manque de main d’oeuvre de la région. © Aletheia Press/L.Péron

Sur la Grand Place de Montreuil-sur-Mer, s’est installé pour une semaine, un semi-remorque sur lequel on peut lire ce message : «La Fabrique 4.0 - voyagez au coeur de l’industrie des Hauts-de-France.» Une invitation qui tient ses promesses. A l’intérieur de la remorque, on retrouve en effet une mini ligne de production robotisée, une imprimante 3D, une graveuse laser, des casques de réalité augmentée… Et au milieu deux formateurs de l’Union des Industries et Métiers de la Métallurgie (UIMM) et de l'association de formation professionnelle de l’industrie (AFPI) des Hauts-de-France. «L’objectif de ce camion, c’est de parcourir les villes et villages de la région et de s’y arrêter, le temps d’une semaine, afin de faire découvrir aux scolaires et aux demandeurs d’emploi le monde et les métiers de l’industrie, explique Patrick Ducrocq, président de l'UIMM du Pas-de-Calais. Par exemple, après Montreuil-sur-Mer, le camion sera à Calais du 4 au 8 décembre.»

Dépoussiérer l’image de l’industrie

Cet outil, qui a coûté 1 413 714 euros et dont les financeurs principaux sont l’UIMM HDF, le Conseil régional et l’OPCO2i, combat, au plus près des habitants, les idées reçues d’une industrie bruyante et sale pour une industrie technologique en constante évolution. «Notre but n’est pas non plus de vendre du rêve. Nous avons pour mission principale d’ouvrir les portes de ce monde méconnu qu’est l’industrie», poursuit le président de l'UIMM du Pas-de-Calais. Ainsi, à travers la mini-chaîne de production robotisée, demandeurs d’emploi et scolaires, découvrent les métiers de mécanicien, de programmateur industriel, d’électricien, mais aussi l’ensemble des métiers de la maintenance industrielle et de la sécurité industrielle. « Après les démonstrations, si des personnes sont intéressées par ces métiers, les formateurs présents dans le camion les dirigent vers des entreprises aux postes vacants ou vers des formations pouvant conduire à ces métiers. » conclut Patrick Ducrocq.

La ligne de production robotisée ainsi que tous les outils technologiques qui se trouvent à l’intérieur de la Fabrique 4.0 permettent de présenter concrètement les métiers. © Aletheia Press/L.Péron

Pallier le manque de main d’oeuvre

En effet, si la Fabrique 4.0 a vu le jour, c’est avant tout pour pallier un manque de main d’oeuvre dans le secteur de l’industrie. «En août 2022, on estimait à 70 000, le nombre de postes non-pourvus dans l’industrie en France. Ce camion doit susciter des vocations», insiste Olivier Specque, chargé de développement de l'emploi et des territoires (CDET) à la DREETS Hauts-de-France. Les entreprises du territoire n’ont pas hésité à se déplacer pour inaugurer ce nouvel outil, dans l’espoir de voir leurs postes vacants comblés dans les années à venir. «Nous avons des postes, mais pas de candidats. Les gens ont trop souvent l’image d’une industrie sale. Alors, nous attendons beaucoup de la Fabrique 4.0, notamment qu’elle donne envie à des jeunes de se former» partage la directrice des ressources humaines de la Socarenam. Un avis partagé par son homologue de chez Valeo «Nombreuses sont les personnes qui méconnaissent les métiers de l’industrie. Pour beaucoup, il n’existe que des agents de production, alors que c’est faux. La Fabrique 4.0 doit valoriser nos métiers et prouver que dans nos entreprises, la technologie et l’innovation ont leur place et ainsi attirer de nouveaux candidats».