La dynamique est enclenchée

A l’occasion de la Semaine de la troisième révolution industrielle, la CCI Artois proposait une conférence sur la construction durable, qui a offert un éclairage sur les enjeux actuels et à venir.

Les divers intervenants ont rappelé que la RT 2012 est applicable depuis le début de cette année. Mais on parle déjà de la RT 2020.
Les divers intervenants ont rappelé que la RT 2012 est applicable depuis le début de cette année. Mais on parle déjà de la RT 2020.
D.R.

Les divers intervenants ont rappelé que la RT 2012 est applicable depuis le début de cette année. Mais on parle déjà de la RT 2020.

La commune de Tincques n’a pas été choisie par hasard pour accueillir la conférence du 21 mars dernier, destinée aux professionnels du bâtiment et consacrée à la troisième révolution industrielle. En effet, elle se situe au cœur de la communauté de communes de l’Atrébatie, un territoire qui a amorcé son passage à la troisième révolution industrielle depuis plusieurs années déjà. Cette structure intercommunale, nichée entre l’Artois et le Ternois, a fait de la construction intelligente une pierre angulaire de son projet de territoire, comme l’a expliqué son président, Pierre Guillemant, lors de la conférence : «Nous avons pris cette direction dès 2003, à l’époque où la Communauté prenait ses marques. Les métiers du bâtiment étaient fortement représentés sur nos communes et, parallèlement, on commençait à ressentir les turbulences liées à l’augmentation de l’énergie. Nous avons donc décidé de nous investir sur le champ de l’écoconstruction.»

Les choses se sont succédé ensuite. En 2006 l’Atrébatie devenait pôle d’excellence rural et, en 2008, fut actée la création d’Actipolis, une zone d’activité et véritable lieu de référence de l’écoconstruction.

Parallèlement, la communauté de communes de l’Atrébatie a engagé sur ce site le chantier d’un bâtiment de 1 500 m² (qui abrite, entre autres, son siège, ses services, une matériauthèque, des bureaux pour les entreprises…), édifié selon un cahier des charges BBC.

 Une ambition structurée. Les actes ne s’arrêtent pas là puisque la structure intercommunale a également concrétisé un projet éolien qui alimente un fonds d’énergie. Ce dernier est employé à la remise aux normes des bâtiments publics communaux (écoles, salles des fêtes, salles des sports…). «Plus de 10 millions d’euros de chantier sont actuellement en cours par ce biais. Nous voulions associer les entreprises locales à cette démarche pour qu’elles puissent briguer ces marchés», souligne Pierre Guillemant. Un processus de formation a été engagé afin que les artisans du cru puissent se spécialiser sur le déploiement des écomatériaux et devenir ainsi des précurseurs en la matière.

Cette rencontre du 21 mars a aussi été mise à profit pour présenter les différents labels référencés RGE (“Reconnu Grenelle de l’environnement”), un dispositif qui est le corollaire de la RT 2012 et constitue un gage de qualité pour les particuliers. CAPEB et Chambre des métiers s’attellent à la tâche pour accompagner les entreprises afin qu’elles obtiennent la labellisation, qui est délivrée pour quatre ans. L’institution consulaire encourage les entreprises à se diversifier et à se tourner vers le champ des énergies renouvelables et des écomatériaux. La pérennité passe par cette voie, «d’autant que la RT 2020, avec le label BEPOS, va pointer le bout de son nez et introduire la présence dans les constructions nouvelles d’un système de production d’énergie renouvelable. La performance énergétique devra atteindre les 40 kWh/m²/an», précise Frédéric Laroche, représentant du cluster Ekwation.

En matière d’écoconstruction, les bâtiments anciens ne sont pas en reste avec la création par la Région du Plan 100 000 logements et du tiers investisseur. Là aussi, les perspectives pour les entreprises sont réelles.