La Distillerie Claeyssens entame sa grande métamorphose
Seconde vie pour le lieu emblématique de la vie wambrecitaine. Fermée il y a trois ans faute d'une production suffisante, la Distillerie Claeyssens réunira en 2024, un espace de coworking, une galerie d'art, deux restaurants, une résidence de 51 appartements mais surtout, reprendra sa production de genièvre1.
Histoire de famille
200 ans que la Distillerie Claeyssens
façonne le paysage de Wambrechies. Elle commence sa production en
1817, d'abord de façon emblématique puis rapidement, l'activité se
développe pour atteindre son apogée, au XIXème siècle
avec la production de genièvre. Jusqu'à 60 salariés œuvraient
alors à produire 1,8 million de litres par an (environ 2 millions de
bouteilles), soit 72% de la production française.
150 ans après la création, il ne
restera plus que 10 distilleries en France et la famille Claeyssens
décide de se diversifier avec une gamme plus large de produits
alcooliers, notamment du whisky de Wambrechies, des bières au
genièvre ou encore des cocktails aromatisés. Classé monument
historique en 1999 et labellisé «Qualité
Tourisme», le
bâtiment devient aussi un lieu de visite.
Malheureusement d'année en année, la
consommation de genièvre chute et la Distillerie ne peut plus tenir
le rythme de production d'antan. «La
Distillerie a été l'une des premières à se diversifier dans le
whisky mais le marché n'est pas assez développé pour faire
survivre le lieu»
détaille Stéphane Bogaert, président de TOS Distillery, créateur
de la brasserie Saint-Germain à Aix-Noulette (qui produit la
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Un
espace mixte ouvert sur la ville
Il
y a trois ans, il reprend le fonds de commerce, auparavant détenu
par le groupe belge GDC (Grandes Distilleries de Charleroi), avec
l'envie d'y conserver l'âme et de relancer la production. «A
partir de mi-2022, on va débuter par la production de 50 L d'alcool
pur par jour soit l'équivalent de 100 bouteilles»
poursuit Stéphane Bogaert. Aux 2 000 m2
existants viendront s'ajouter 2 000 autres m2
pour monter en
puissance côté production.
Tous
les équipements d'origine sont conservés : les moulins dans le
nouvel espace de coworking, les alambics dans le magasin, les
appareils de cuisson dans le Brewpub, la cheminée majestueuse dans
le jardin de la résidence...
Car
le projet développé par Stéphane Bogaert et le groupe SOFIM vise à
faire du lieu un espace mixte : l'ancienne salle des stocks va
devenir le nouveau lieu de production – baptisé La Fabriek – ;
la meunerie se transformera en espace de coworking ; l'ex-logement du
gardien s'appellera «La
Tisanerie»
avec un popcup café céramique et un espace d'exposition.
Viendront s'ajouter Le Magasin avec des
comptoirs de vente entre les colonnes à plateaux et les alambics en
cuivre ainsi qu'un brewpub : une brasserie conviviale avec des plats
traditionnels régionaux, avec une terrasse face à la Deûle. Un
restaurant de type bistronomique viendra compléter l'offre. Au
total, une cinquantaine d'emplois sur l'ensemble des activités
devrait être créée.
51 logements de haut standing
Au cœur de ce projet de réhabilitation
d'un investissement de 25M€, la résidence «Quintessence»
: 51 logements allant du T2 au T5 (de 45 à 130 m2)
avec des espaces communs pour les résidents, un rooftop, un jardin
potager, un espace salon... «Une
partie des logements sera réalisée dans les existants, comme le
bâtiment de fermentation. C'est un enjeu technique pour cet endroit
placé en bord de Deûle mais aujourd'hui le site est coupé de la
ville et nous souhaitons l'y reconnecter : la façade fera 100 mètres
de long et une nouvelle entrée sera créée côté parvis»
explique Sébastien Lageix, directeur de programme du groupe SOFIM.
Les
travaux devraient débuter au printemps 2022, jusqu'en 2024, avec des
appels d'offres lancés en début d'année prochaine.
1. L'abus d'alcool est dangereux pour
la santé, à consommer avec modération.