La décrue se poursuit dans le Pas-de-Calais après un second épisode de crues records
La décrue se poursuit dans le Pas-de-Calais où la vigilance rouge a été levée vendredi matin, après un deuxième épisode d'inondations en moins de deux mois qui a durement éprouvé...
La décrue se poursuit dans le Pas-de-Calais où la vigilance rouge a été levée vendredi matin, après un deuxième épisode d'inondations en moins de deux mois qui a durement éprouvé les habitants et battu de nouveaux records.
Les sols sont toujours gorgés d'eau après les pluies hors normes de l'automne et le département reste classé en vigilance orange aux crues par l'organisme de surveillance Vigicrues, ainsi que le Nord, les Ardennes et la Meuse.
A Blendecques, ville de quelque 5.000 habitants envahie par les eaux en novembre puis de nouveau cette semaine, "on n'est pas dans l'après, on est dans le ménage": "on déblaie, on enlève la boue, la terre, on lave, on lave, on lave...", résume Michèle Lamale, membre de "Blendecques sinistré", qui attend une cargaison de bottes, raclettes, cirés et vêtements de travail.
Au total, 191 communes et 2.768 habitations ont été touchées par ce nouvel épisode de crues, d'après le décompte de la préfecture.
Un épisode au cours duquel les niveaux de l'Aa et de la partie aval de la Lys ont dépassé, respectivement de 6 et 10 cm, ceux atteints lors des crues du mois de novembre, déjà qualifiées d'"historiques", selon Vigicrues.
Blessés
Les intempéries, qui ont coûté la vie à un septuagénaire retrouvé dans sa voiture immergée mercredi en Loire-Atlantique, ont également fait deux blessés légers dans le Pas-de Calais, un pompier et une personne hospitalisée jeudi en état d'hypothermie, a précisé la préfecture.
Dans les Ardennes, une conductrice a été hospitalisée vendredi matin après avoir été piégée par l'eau dans son véhicule à Sedan, ont indiqué les pompiers, qui avaient déjà secouru une autre conductrice la veille.
Sur le fleuve côtier Aa, qui était en vigilance rouge depuis mardi, "la décrue s'est amorcée mais les pluies en cours vendredi engendrent une légère nouvelle hausse et devraient contribuer à maintenir les niveaux élevés", avertit Vigicrues.
"La rivière a suffisamment baissé pour que les pompiers entament aujourd'hui (vendredi) de grosses opérations de pompage pour évacuer les quartiers en cuvette, toujours inondés", indique Jean-Christophe Castelain, adjoint au maire de Blendecques.
L'Aa reste très haute, marron, avec un fort débit, et plusieurs rues montrent des stigmates des inondations: terre ou pierres sur la route, sacs de sable sales devant les portes. Des tuyaux longent les trottoirs, déversant l'eau dans les égouts.
L'organisme intercommunal chargé des wateringues, les canaux drainant cette zone connue pour ses marais, souligne que "l'amélioration sensible est plutôt à attendre en début de semaine, avec l'effet conjugué du temps sec, les meilleures conditions de marée (facilitant l'évacuation vers la mer), et la montée en puissance des pompes supplémentaires".
Sur le littoral, au niveau de l'écluse de Mardyck (Nord), plusieurs pompes crachent une eau jaunâtre dans le canal débouchant sur la mer, dont deux engins haute capacité envoyés en renfort par la sécurité civile française.
Rentrée perturbée
"Chez nous le niveau continue à monter et tant que l'évacuation à la mer ne se fait pas plus vite, on subit, on sert de déversoir", constatait encore le maire de Tilques, dans le marais de Saint-Omer, vendredi après-midi.
Une zone où des gendarmes ont commencé à patrouiller, notamment en barque, pour prévenir les cambriolages des maisons évacuées.
Dans le département, 250 foyers restent privés d'électricité et 2.100 habitants d'accès à l'eau potable, selon la préfecture.
Treize établissement scolaires ne pourront pas accueillir leurs élèves lundi. Les cours auront lieu en distanciel ou bien les élèves seront pris en charge dans un autre établissement.
Le président de l'Association des maires de France (AMF), David Lisnard, maire LR de Cannes, a appelé à "une mobilisation au plus haut niveau", avec un Français sur quatre et un emploi sur trois concernés par le risque de crue.
S'ils constituent des phénomènes naturels, les inondations, cyclones et sécheresses peuvent être amplifiés par le changement climatique généré par les activités humaines.
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