La croissance à l'équilibre
La Banque de France a présenté son rapport annuel sur la situation économique nationale et régionale le mercredi 20 juin. La croissance y apparaît équilibrée, avec une excellente santé affichée par les entreprises des Hauts-de-France.
«Nous prévoyons une croissance solide de 1,8% pour 2018», introduit Stéphane Latouche, directeur régional à la Banque de France. Une légère baisse par rapport à l’année passée avec 200 000 emplois supplémentaires prévus. Près de 300 000 emplois ont été créés en 2017 : «Il y a eu un phénomène de rattrapage avec un contexte international favorable.» Dans le détail, si la consommation des ménages observe un «petit trou d’air», les investissements d’entreprise sont en nette augmentation. Le solde import/export, longtemps négatif, redevient de nul à positif. En région, la Banque de France interroge tous les mois 700 chefs d’entreprises «La croissance Hauts-de-France est bien établie, mais il y a un ralentissement au premier semestre.» Selon le directeur, l’industrie observe un carnet de commandes supérieur à 2017, grâce à une demande externe favorable. Les métiers de services sont quant à eux dynamiques au premier semestre 2018. «Le bâtiment a un carnet d’activité bien garni mais souffre de la concurrence et des prix bas pratiqués.» Les comportements d’achat ayant évolué vers le web, le commerce de détail est bouleversé : «Nous sommes face à un changement structurel.»
Des entreprises en bonne santé
«61% des entreprises d’importance (plus de 750 000 € de chiffre d’affaires ndlr) ont reçu une notation favorable ou très favorable.» De ce fait, les incidents de paiement sur effort de commerce ont observé une baisse de 17% sur un an. «Les défaillances d’entreprise ont aussi baissé de 9%.» Par ailleurs, le crédit aux entreprises, véritable baromètre économique, est en augmentation de 5,3%. Au rapport, s’additionne une lettre adressée au président de la République sur les politiques économiques à adopter. «La France doit profiter de cette période de croissance pour engager des réformes». D’abord, l’établissement préconise un retour à la compétitivité par la baisse du coût du travail et l’amélioration de l’efficacité des dépenses publiques. La deuxième proposition est de réduire le chômage structurel, soit l’inéquation entre l’offre de travail et la demande. «Cela passe par l’apprentissage, la formation et la réforme des établissement scolaires.» Concernant les effets du Brexit sur l’économie régionale et nationale, Stéphane Latouche tempère : «Pour l’instant, la première victime est le Royaume-Uni. Mais il faut être vigilant, le premier excédent commercial de la France est avec les Britanniques.»
Les missions de la Banque de France
La Banque de France a trois missions principales : la stratégie monétaire, codécidée avec les 19 pays de l’Union européenne, la stabilité financière auprès des banques et les services à l’économie nationale – la banque détient le compte de l’État. Au niveau régional, elle se comporte en agence de notation des entreprises et rend service aux collectivités locales ainsi qu’aux particuliers en situation de surendettement.