La course d’endurance de la femme chef d’entreprise
A l’initiative du club Entrepreneuriat au féminin de la CGPME et du centre beauvaisien de remise en forme Saphir, une demi-journée a été dédiée à la santé des dirigeantes d’entreprise : pour les aider à faire face à leurs multiples obligations.
Diriger une entreprise, ce n’est pas simple. Mais quand on est une femme, concilier obligations professionnelles et vie du foyer relève souvent de la haute voltige. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si seulement 20 % des entreprises sont créées et dirigées par des femmes. Selon une enquête réalisée par Advancia, les freins sont multiples : les enfants pour 43 % d’entre elles, l’attitude des hommes dans l’univers professionnel (41 %), les tâches ménagères (33 %) sont les plus fréquemment évoqués. Dirigeante, avec son mari Younous, du centre de remise en forme Saphir et membre du club Entrepreneuriat au féminin de la CGPME Oise, Valérie Hassani en sait quelque chose : « Avec mes deux jeunes enfants à la maison, ce n’est pas évident tous les jours », sourit celle qui est aussi vice-présidente Picardie de l’ONG internationale Business Professional Woman (BPW), représentée à l’ONU et au Conseil de l’Europe. C’est ce constat qui l’a conduite à proposer, dans les locaux de son entreprise, un temps de réflexion et d’analyse à ses collègues dirigeantes.
Premier capital : la santé
Tant qu’on a la santé… Certes, mais horaires extensibles, stress et manque de temps ont tôt fait de la dégrader. « Pour les femmes actives comme pour tous, c’est pourtant le pilier principal de la réussite », affirme Younous Hassani, titulaire, entre autres nombreux titres, d’un diplôme de prévention de la santé. Bonne hygiène alimentaire, activité physique douce mais régulière, sommeil préservé sont autant de passages obligés pour un organisme au top, prêt à affronter toutes les situations. « Souvent les femmes n’ont pas le temps de se préparer un déjeuner équilibré, elles avalent un sandwich sur le coin du bureau… et se retrouvent en surpoids ! » reconnaît Valérie Hassani. Un surpoids aussi préjudiciable à la santé qu’au moral, qui entre lui aussi pour une grande part dans la réussite.
Estime de soi et pensée positive
Depuis des millénaires, c’est la femme qui, traditionnellement, est en charge de l’éducation des enfants et de l’entretien de la maison. Les évolutions récentes portant les femmes à des responsabilités professionnelles conduisent souvent celles qui ont osé franchir le pas à une forme de culpabilisation : au lieu de se considérer comme les dynamiques actrices économiques qu’elles sont, elles se jugent mauvaises mères, mauvaises épouses… Ce sentiment de culpabilité détruit l’estime de soi et consomme une énergie qui pourrait être infiniment mieux utilisée ! Créatrice en 2010 de l’Institut de la réussite à Amiens, Laurence Petit-Dessaint a donné aux 25 participantes des clés pour revaloriser leur propre image. « Malgré la morosité ambiante, nous devons appliquer en permanence la pensée positive, combattre la nostalgie, vivre dans le présent, éviter l’angoisse de l’avenir », énumère la présidente picarde de BPW. Sa conception de la réussite s’appuie sur un subtil équilibre des éléments constitutifs de la vie : social, économique, familial, relationnel, amoureux, affectif. Et si l’équilibre parfait n’existe pas, la prise de conscience de la «bancalité» représente selon elle la moitié du chemin à accomplir. Mieux organiser son temps, apprendre à déléguer, se réserver des moments rien qu’à soi pour se détendre, se faire belle, rire avec les copines…, c’est une discipline de chaque instant qu’il est indispensable de s’imposer pour mieux réussir. Mais une discipline dans le plaisir, comme le repas aussi savoureux qu’équilibré qu’ont partagé les dirigeantes, gonflées à bloc, à l’issue de cette matinée.