La Coupole s’envoie en l’air !

 

Le Centre d’histoire et de mémoire du Nord-Pas-de-Calais a inauguré son extension, le 13 juillet dernier, à Helfaut. Ce planétarium numérique est doté d’une technologie 3D “unique en Europe” souligne son président, Jean Wallon, agrégé de physique. Dans la salle de projection de 141 places, le spectateur est renversé sur un siège qui le tourne vers les étoiles. La technologie audiovisuelle stéréoscopique s’appuie sur “un écran en aluminium perforé hémisphérique à 360° de 15 m de diamètre et un système sonore spatial”. La projection est de toute beauté : en quelques minutes, le spectateur voit défiler un résumé de l’histoire spatiale. Celle-ci n’a pas commencé avec le programme états-unien “Apollo” mais prend sa source dans les travaux de l’ingénieur allemand Von Braun sur la propulsion et le guidage d’un engin de guerre destiné à renverser le cours de la Seconde Guerre mondiale. C’est l’histoire des V1 et V2, implantés dans l’Audomarois en 1942 : une coupole (de 91 m et de 5,5 m d’épaisseur) surplombant une rampe de lancement avec 7,7 km de tunnels souterrains ayant nécessité plus de 50 000 tonnes de béton. Conservé et transformé en musée, l’endroit est un atout touristique depuis son inauguration en 1997. Bilan : près de 2 millions de visiteurs. En 2011, 120 000 personnes s’y sont rendues.

Energies renouvelables. Parmi eux, 45% sont des étrangers (24% de touristes anglophones et 21% de néerlandophones), ce qui confère au site un véritable rayonnement européen. Le planétarium vise un objectif de 50 000 visiteurs pour sa première année : “Nous parlons de visiteurs uniques et non cumulés” tient à préciser David Dusquenne, le directeur de l’établissement. Les événements devraient se succéder : projection en direct du décollage de fusées, diffusions de documentaires… Une retransmission du 50e tir de la fusée Ariane est ainsi prévue début août. Aussi, le planétarium a-t-il été conçu pour être au top des technologies. La fibre optique y passe depuis que l’hôpital voisin d’Helfaut en est doté. Au niveau énergétique, rien n’a été fait au hasard : 200 m² de panneaux photovoltaïques recouvrent une partie de la Coupole ; l’isolation a été consolidée à l’extérieur ; 20 sondes géothermiques plongent sous le planétarium et font tourner des pompes à chaleur. En outre, tous les sanitaires fonctionnent grâce à la récupération des eaux de pluie. Sans oublier un puits canadien. Le chantier aura duré un an. Dominique Dupilet, président du conseil général du Pasde- Calais, a déclaré : “Toutes les semaines, Jean Wallon, un chercheur qui trouve, nous ajoutait une prouesse technologique supplémentaire. C’està- dire 200 000 euros. Et je l’en remercie car, grâce à cela, nous pouvons compter sur un équipement exceptionnel.” Toujours emphatique, Daniel Percheron, président du Conseil régional, a versé dans la métaphore après avoir salué “tous les notablescosmonautes réunis”.

Plus de 6 millions d’euros d’investissement. “C’est un spectacle fascinant et, en le regardant, je pensais à Saint-Just à la tribune de la Convention, prémonitoire, qui disait : ‘je méprise la poussière qui me compose’. Ce que nous montre le planétarium d’Helfaut, ce sont les 5% de matière qui aujourd’hui constituent l’univers.” Plus “terre à terre”, rappelons que l’équipement a été majoritairement financé par le Conseil général, maître d’ouvrage pour 4 millions d’euros. La Région a participé à hauteur de 1,37 million d’euros tandis que l’Etat apportait 700 000 euros, la communauté d’agglomération de Saint-Omer, 250 000 euros, et l’Europe, puissance spatiale,… 32 000 euros. Une poussière…