La Côte d’Opale et la saisonnalité

A quelques mois de l’été et des Jeux olympiques de Londres, le Cercle Côte d’Opale synergie s’est penché sur un sujet de circonstance lors de son déjeunerdébat : la saisonnalité. Le 2 avril dernier, 60 personnes étaient réunies à l’Holliday Inn de Coquelles pour questionner Henri Hénon, vice-président de la communauté d’agglomération du Boulonnais et président de la maison de l’emploi du Boulonnais, Thierry Grégoire, président départemental des hôteliers-restaurateurs, et Christine Nacry, présidente de la commission tourisme de la CCI Côte d’Opale.

Christine Nacry, présidente de la commission tourisme de la CCI Côte d’Opale.
Christine Nacry, présidente de la commission tourisme de la CCI Côte d’Opale.

 

Christine Nacry, présidente de la commission tourisme de la CCI Côte d’Opale.

Christine Nacry, présidente de la commission tourisme de la CCI Côte d’Opale.

Premier constat : créatrice d’emplois non délocalisables, la saisonnalité est en deçà des performances des années quatrevingt- dix. La fin du duty free, la désindustrialisation mais aussi la mise en valeur du patrimoine territorial ont permis aux acteurs publics et privés de réfléchir plus avant sur ce point crucial mais pas vraiment valorisé. “Comment accroître l’offre touristique ? Comment monter en qualification ?” s’est ainsi interrogé Henri Hénon. “La saisonnalité, c’est un fait de territoire, pas un choix de l’entreprise”, a répondu Thierry Grégoire. “C’est 420 000 emplois en France avec deux grands pôles (Languedoc-Roussillon et Paca). Parmi eux, un quart de locaux assis sur deux ou trois activités”, a-t-il précisé. Sur la Côte d’Opale, 15% des entreprises sont issues de l’hôtellerie et de la restauration. Plus de 8 000 emplois en dépendent (en baisse de 1% en 2011). Un groupement d’entreprises officie à Merlimont et optimise la ressource humaine de plus en plus difficile à dénicher. “En France, 3 000 offres ne sont pas pourvues dans l’hôtellerie et la restauration”, déplore Thierry Grégoire. En cause, la pression foncière sur les stations balnéaires où il devient de plus en plus difficile de réaliser des projets d’après le professionnel, qui met aussi en exergue les problèmes de logement liés à la saisonnalité. “L’argent du 1% Logement n’a pas de mal à remonter vers Paris mais il a du mal à redescendre”, ironise l’hôtelier devant Patrick Gheerardyn, délégué général du Medef Côte d’Opale…

Des nouvelles filières à développer. Bien qu’enrouée, Christine Nacry a tenu la distance en abordant les filières à développer. D’abord, le tourisme d’affaires qui doit s’appuyer sur un palais des congrès. De plus, “avec les golfs, nous devons appréhender la thématique de la santé” a-t-elle plaidé, citant le projet de thalassothérapie à Berck. Les nouveaux marchés que constituent les séjours courts ont défini une cible privilégiée : les touristes allemands. Enfin, Christine Nacry a rappelé l’exigence de la clientèle – même chez les jeunes – et qu’il fallait impérativement monter en gamme. Si beaucoup souligne l’exceptionnelle opportunité des Jeux olympiques pour le territoire de la Côte d’Opale, le scepticisme persiste cependant chez les professionnels. Thierry Grégoire affirme ainsi : “Dès le départ, je ne croyais pas aux Jeux olympiques. Cela a permis de rénover ou de construire des équipements sportifs : c’est tout.” S’il est certain que les professionnels du tourisme britanniques seront les premiers concurrents des Opaliens, ces derniers auraient toutefois tort de ne pas être ambitieux à l’aune de l’événement. Et de méditer sur une phrase de l’ancien maire du Touquet, Léonce Deprez : “La saisonnalité, ça n’existe pas, ou alors c’est toute l’année.