La CMA Normandie veut "parler artisanat"
Les représentants de la Chambre des métiers et de l'artisanat sont en déplacement dans toute la Seine-Maritime, pour échanger avec les artisans, mais aussi avec les élus locaux.
Quand on est artisan, on le sait : garder le lien avec ses clients est essentiel... Quand on est élu à la Chambre de métiers et de l'artisanat (CMA), c'est la même chose. Voilà pourquoi la CMA Normandie a lancé "Parlons Artisanat". Un événement lors duquel les élus sont conviés à se rendre sur le terrain, à la rencontre des artisans du territoire. « On sillonne toute la Seine-Maritime, commente Guillaume Dartois, le président de chambre départementale, à l'occasion d'un déplacement le 7 février à Elbeuf. Le but c'est de recréer du lien entre la CMA et les artisans, mais aussi avec les maires et les équipes municipales. »
Eco Défis : un label vert
En ces périodes mouvementées, évidemment, il ne s'agit pas de parler de la pluie et du beau temps. Mais plutôt l'occasion de recenser les problématiques propres à chaque profession et à chaque territoire, tout en rappelant les dispositifs portés par la CMA ou les collectivités. Bien sûr la hausse des coûts de l'énergie est sur toutes les lèvres. Et pas seulement chez les boulangers. Marie-Christine Lasnon, fromagère à Elbeuf, s'en inquiète elle aussi.
Remplacement des ampoules par des LED, diminution des emballages en favorisant le réemploi des pots de crème par exemple... Elle a d'ailleurs obtenu son label Eco Défis. Cette démarche d'amélioration continue sur le plan environnemental, mise en place par la CMA vise à engager une dynamique collective et à la valoriser auprès du grand public. « On doit faire voir aux clients que les artisans sont engagés dans ces démarches qui sont bonnes pour la planète », insiste Guillaume Dartois. « En 2022, 254 entreprises normandes sont labellisées Eco-Défis et notamment 212 sur la Métropole Rouen Normandie dont 12 sur la commune d’Elbeuf », souligne-t-on à la CMA Normandie. Une démarche gagnant-gagnant, appréciée des clients, et plutôt bonne pour le porte-monnaie...
Dynamiser le tissu commercial en centre bourg
Pour aller plus loin, Marie-Christine Lasnon a aussi sollicité le fonds FISAC. « Sans cette aide, j'aurai peut-être changé ma climatisation, mais pas mon store-banne », souligne-t-elle. Ce fonds d'accompagnement de l'Etat n'est malheureusement pas disponible dans toutes les collectivités.
A Elbeuf, c'est encore le cas pour quelques semaines. Une trentaine d'entreprises en ont déjà bénéficié pour un montant total d'un peu plus de 110 000 €. Il a souvent été sollicité pour la rénovation des façades/vitrines, et l'installation d'un nouveau store-banne, comme par exemple à la boulangerie pâtisserie Delamare. Mais il peut entrer dans bien d'autres champs d'action. Achat d'équipement, mise en accessibilité ou sécurisation des locaux... Ainsi, dernièrement compte-t-on une machine à mettre sous vide chez un boucher, une imprimante 3D chez un prothésiste dentaire, et même deux nouveaux postes de travail dans une bijouterie. Il peut couvrir de 50 à 80 % de l'investissement, celui-ci étant bien sûr plafonné, mais prendra fin le 30 juin...
Une échéance qui inquiète Djoudé Mérabet, le maire d'Elbeuf, qui souhaiterait pouvoir prolonger des aides de ce type. En effet, côté mairie, on voit aussi dans ce dispositif un excellent moyen de redynamiser le cœur de ville. Un enjeu de taille pour Elbeuf qui compte notamment plus de 150 locaux vides, dont une cinquantaine sur les grandes rues commerçantes. Les postulants ne manquent pourtant pas. Mais certains propriétaires peu scrupuleux, ne font pas le nécessaire pour fournir des locaux aux normes...
Pour Aletheia Press, Benoit Delabre