La clé d’un jardinage respectueux de la nappe phréatique

Les vendeurs des jardineries participantes s’attachent à orienter leurs clients vers des produits plus respectueux de l’environnement.
Les vendeurs des jardineries participantes s’attachent à orienter leurs clients vers des produits plus respectueux de l’environnement.
Les vendeurs des jardineries participantes s’attachent à orienter leurs clients vers des produits plus respectueux de l’environnement.

Les vendeurs des jardineries participantes s’attachent à orienter leurs clients vers des produits plus respectueux de l’environnement.

De la grande surface à la jardinerie spécialisée, onze enseignes ont accepté de sensibiliser leurs clients à l’importance de jardiner naturellement. Répondant à l’invitation de la CLE du Sage Scarpe aval et du PNR Scarpe-Escaut, avec lesquels ils ont signé une convention de partenariat, ils ont dans un premier temps envoyé plusieurs de leurs vendeurs en formation auprès du lycée professionnel horticole de Raismes. Charge à eux désormais de prêcher la bonne parole auprès de leurs clients, en les orientant de préférence vers des produits naturels, inoffensifs pour l’environnement et plus particulièrement la nappe phréatique.

Un alarmant constat de la dégradation des eaux.A l’origine de notre démarche, il y a le constat d’une forte dégradation de la qualité de l’eau et d’une banalisation progressive des milieux naturels”, explique Marie Aumeunier, animatrice de l’opération pour le PNR. Première cause de cette dégradation, les pesticides. “Si la plupart des professionnels du jardin comme les paysagistes, les pépiniéristes et les collectivités locales, gestionnaires d’espaces verts, sont déjà sensibilisés, les jardiniers amateurs sont encore trop peu informés.” Pire, séduits par l’appellation “phytosanitaire”, qu’ils pensent être une garantie de préservation de l’environnement, ils utilisent des pesticides – le terme générique regroupant les herbicides, insecticides et autres fongicides –, sans avoir forcément conscience de leur impact réel sur la nature.

Des outils originaux pour une démarche reconnue. La mise en place d’une telle charte n’est pas nouvelle en France : une dizaine de territoires l’ontdéjà adoptée. L’originalité de la démarche initiée par le Sage et le PNR repose sur un accompagnement au plus près des jardiniers amateurs. Les jardineries tiennent en effet à la disposition de leurs clients différents outils de communication : des fiches pratiques sur la bonne façon d’entretenir son jardin au naturel, la réduction des déchets via le compostage, les économies d’eau, etc. ; une signalétique spécifique distinguant les produits concernés par l’opération des produits traditionnels, sans oublier les guides utilisateurs à consulter sur place. Et récemment, une Fête du jardin au naturel, organisée à la halle de Millonfosse, s’est attachée à étendre la démarche au grand public, un public familial notamment.

Maîtriser l’invasion des plantes exotiques. Autre fléau pour l’environnement : les plantes exotiques envahissantes, à l’image de la renouée du Japon. Parfois introduites par des jardiniers amateurs ignorants leurs capacités d’acclimatation et d’essaimage, elles prolifèrent dans le milieu naturel jusqu’à supplanter la flore locale et fragiliser la biodiversité. “Très résistantes, ces plantes nécessitent toujours plus d’herbicide pour s’en débarrasser”, poursuit Marie Aumeunier. Dans la lutte contre la sur-utilisation des herbicides, enrayer leur prolifération permettrait donc de prendre le mal à la racine.